"Pau, c'est en France": François Bayrou défend sa présence en conseil municipal en pleine catastrophe à Mayotte

François Bayrou assume. Pour sa première prise de parole face aux députés, le Premier ministre a défendu son choix de s'être rendu ce lundi 16 décembre au soir au conseil municipal de Pau, ville dont il veut continuer à être maire, malgré la crise en cours à Mayotte.
Si l'élu béarnais a assisté en visioconférence à une réunion de crise sur le cyclone qui a frappé l'archipel, la manœuvre a été décriée autant par les oppositions paloises que nationales. Et lui a de nouveau été reprochée ce mardi, dans l'Assemblée, lors des questions au Premier ministre.
"Vous n'auriez pas dû aller à Pau"
"Vous n'auriez pas dû aller à Pau pour conserver un mandat, mais à la réunion de crise de l'Élysée", a lancé dans l'hémicycle Mathilde Panot, cheffe des députés insoumis.
"L'urgence n'était pas au cumul des mandats, mais aux inquiétudes des Français et d'abord des Mahorais", a abondé le président du groupe des députés PS Boris Vallaud, alors que François Bayrou s'est dit favorable au cumul des fonctions de parlementaires et d'élus locaux.
"Que doit penser le peuple mahorais d'un gouvernement qui regarde ailleurs pendant qu'il souffre?", a également interrogé l'élu écologiste Steevy Gustave.
"Pau, c'est en France", s'est défendu le Premier ministre, arguant qu'"on n'a pas le droit de séparer la province et le cercle des pouvoirs à Paris".
"J'ai présidé le conseil municipal de ma ville de 19 heures à 23 heures. Je considère que, ce faisant, j'étais aussi à ma place de citoyen et j'ai l'intention de défendre cette idée que la citoyenneté ne se divise pas entre être à Paris et occuper ses responsabilités de citoyen sur le terrain", a ajouté le Premier ministre.
S'il n'y a assisté qu'en visioconférence, la réunion de crise sur Mayotte a été "fructueuse", a-t-il souligné, rappelant que le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, avait comme lui suivi les échanges à distance depuis La Réunion.
"Comment reconstruire Mayotte?"
Depuis l'Assemblée nationale, François Bayrou a dressé un état des lieux de la situation d'urgence à Mayotte, évoquant "une vingtaine de morts", "200 blessés graves" et "1.500 blessés qui sont en urgence relative". Un bilan humain amené à s'alourdir.
Le Premier ministre a indiqué que l'hôpital avait retrouvé "quelque 50% de son activité". En ce qui concerne l'eau, alors que de nombreux habitants voient leurs réserves s'épuiser, deux des six usines "ont été remise en route".
"À peu près 50% du réseau électrique a été remis en route" et "les services de l'État considèrent qu'on peut atteindre 75% d’ici à la fin de semaine", a ajouté le Premier ministre.
Gérald Darmanin, député du groupe macroniste et ancien ministre de l'Outre-mer, l'a interpellé en lui demandant "comment reconstruire Mayotte?", alors que les logements sont dévastés sur l'archipel. La reconstruction est "une question essentielle", a acquiescé François Bayrou, en annonçant un "appel à projet" pour reconstruire rapidement des habitations.