LFI, PS, RN... Qui va voter contre la confiance et pourrait provoquer la chute de François Bayrou le 8 septembre?

François Bayrou peut-il déjà faire ses cartons? La position du Premier ministre est très fragile, après avoir annoncé se soumettre à un vote de confiance des députés, prévu le 8 septembre prochain. Pour le chef du gouvernement, cela doit permettre de "choisir la route qui permettra d'échapper à cette malédiction en retrouvant la maîtrise de nos finances".
"J’engagerai ce jour-là la responsabilité du gouvernement sur une déclaration de politique générale", comme le prévoit l'article 49.1 de la Constitution, a expliqué le Premier ministre ce lundi 25 août lors d'une conférence de presse.
Très vite après cette annonce, l'opposition, à gauche et à l'extrême droite, a annoncé qu'ils n'accorderaient pas leur confiance à François Bayrou. Ce dernier ne disposant pas de la majorité absolue à l'Assemblée nationale, son avenir à Matignon est désormais particulièrement compromis.
• "Une première victoire" pour La France insoumise
Ils le réclamaient, ils l'ont obtenu. Depuis son arrivée à Matignon en décembre dernier, La France insoumise réclamait que François Bayrou se soumette au vote des députés. Le fondateur de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon avait alors exigé "un vote sur la confiance pour voir s'il a une majorité". Aujourd'hui, il se félicite que "la mobilisation populaire en cours aura gagné". "Et les insoumis seront fiers d'y avoir contribué utilement", écrit-il sur ses réseaux sociaux.
Pour le coordinateur national du parti Manuel Bompard, il s'agit d'"une première victoire" qui doit permettre de "tourner définitivement la page du macronisme".
• Pour le PS, "il est inimaginable" d'accorder la confiance à François Bayrou
Chez nos confrères du Monde, le Premier secrétaire du PS Olivier Faure estime qu'"il est inimaginable que les socialistes votent la confiance à François Bayrou". Décrivant une "autodissolution", il estime que "François Bayrou sait qu’il ne peut obtenir un vote de confiance des oppositions".
"Comment peut-il croire un seul instant que des opposants à tout ce qui a été fait par ce gouvernement entreraient maintenant dans sa majorité? Comment après avoir lui-même dressé un bilan catastrophique des années Macron peut-il demander aux députés de renouveler aux mêmes leur confiance?", s'interroge Olivier Faure.
• Le parti communiste "veut un autre gouvernement"
Le secrétaire national du Parti communiste Fabien Roussel se demande "comment accorder sa confiance à une majorité qui a un tel bilan, qui a fait tant de mal depuis 2017".
"Nous voulons un pacte d'avenir pour la France. Nous voulons un autre gouvernement", écrit-il sur ses réseaux sociaux.
• Les Écologistes "voteront contre" une confiance qui "est de fait une démission"
Par la voix de sa secrétaire nationale Marine Tondelier, les Écologistes expliquent "ne pas avoir confiance dans ce Premier ministre qui porte un projet irresponsable aussi bien socialement qu’environnementalement". "Ce vote de confiance (qu’il n’a pas fait en arrivant) est de fait une démission. Nous voterons contre", écrit-elle.
• Le RN votera contre la confiance et appelle à une dissolution de l'Assemblée nationale
Le président du Rassemblement national Jordan Bardella écrit que "jamais le RN ne votera la confiance à un gouvernement dont les choix font souffrir le peuple français". De son côté, Marine Le Pen, cheffe de file des députés RN, annonce que son parti, qui compte 123 élus à l'Assemblée nationale, "votera évidemment contre la confiance au gouvernement de François Bayrou".
"Seule la dissolution permettra désormais aux Français de choisir leur destin", écrit-elle.
Allié du parti d'extrême droite, l'Union des droites estime qu'"il est naturellement inenvisageable d’accorder la confiance à un gouvernement et une majorité macroniste", selon les termes de son président Éric Ciotti.
En compilant les députés de chacun de ces partis, il semble peu probable que François Bayrou reste Premier ministre au terme de ce vote de confiance le 8 septembre prochain. En additionnant les voix du Rassemblement national, de l'Union des droites, du Parti communiste, des Écologistes, de La France insoumise et du Parti socialiste, ce sont 330 députés qui devraient voter contre le maintien de François Bayrou à Matignon. Un chiffre suffisant pour provoquer la chute du gouvernement.