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La France Insoumise

"Une première victoire", "budget dévastateur": la gauche appelle à "faire tomber" François Bayrou lors du vote de confiance

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François Bayrou a annoncé ce lundi qu'il sollicitera un vote de confiance par les députés le 8 septembre prochain, une déclaration saluée par l'opposition de gauche.

Le Premier ministre François Bayrou sera-t-il encore en poste le 8 septembre prochain? Rien n'est moins sûr, après l'annonce d'un vote de confiance par l'Assemblée nationale, qui engage la responsabilité de son gouvernement. Une annonce faite lors de sa conférence de presse de rentrée, ce lundi 25 août.

Le chef du gouvernement ne disposant pas de la majorité absolue, le Premier ministre est sur un siège éjectable puisque s'il n'obtient pas la confiance d'une majorité de députés, alors il sera tenu de démissionner.

Du côté de La France insoumise, il s'agit d'"une première victoire de la puissance de la mobilisation qui se prépare pour le 10 septembre", selon les termes du coordinateur national du parti Manuel Bompard. Ce dernier fait référence au mouvement "Bloquons tout" né sur les réseaux sociaux et appelant à une mobilisation le 10 septembre.

"Une démission déguisée"

"Désormais, chacun est au pied du mur et doit prendre position clairement. Les parlementaires insoumis voteront le 8 septembre pour faire tomber le gouvernement", annonce Manuel Bompard.

Le fondateur du parti, Jean-Luc Mélenchon, se félicite que "la mobilisation populaire en cours aura gagné". "Et les insoumis seront fiers d'y avoir contribué utilement", écrit-il sur ses réseaux sociaux.

Toujours du côté de LFI, Paul Vannier estime que François Bayrou est "contraint de demander le vote de confiance (...) sous la pression du 10 septembre et de la motion de censure de LFI". Louis Boyard, député du Val-de-Marne, appelle à "censurer Bayrou" le 8 septembre et "le 10, on fait partir Macron".

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Chez les Écologistes, la secrétaire nationale Marine Tondelier annonce que son parti "n'a pas confiance dans ce Premier ministre qui porte un projet irresponsable aussi bien socialement qu’environnementalement". "Ce vote de confiance (qu’il n’a pas fait en arrivant) est de fait une démission", écrit-elle sur ses réseaux. Le député écologiste des Yvelines Benjamin Lucas écrit sur ses réseaux sociaux qu'il "n'a pas confiance" en François Bayrou.

Clémentin Autain annonce elle aussi qu'elle votera "contre la motion de confiance", estimant que "le chantage à la dette est un disque rayé" alors que "l’avenir de nos enfants est menacé par l’inaction climatique et la destruction des conquêtes sociales".

Chez les socialistes, l'élu de l'Eure Philippe Brun se dit "pas surpris" par cette annonce, décrivant "une démission déguisée du Premier ministre. Pour les communistes, "il faudra faire tomber ce gouvernement", selon le porte-parole du parti Léon Deffontaines.

"Nous mettrons tout en œuvre pour empêcher ce budget dévastateur pour les travailleurs et la planète d'être mis en place", écrit-il sur ses réseaux sociaux.

Le secrétaire national du parti communiste Fabien Roussel se demande "comment accorder sa confiance à une majorité qui a un tel bilan, qui a fait tant de mal depuis 2017", partageant sa volonté d'"un autre gouvernement".

Pour François Bayrou, "cette déclaration de politique générale aura pour objet de poser explicitement la question centrale: savoir s'il y a bien gravité du danger pour la Nation, s'il y a urgence ou pas". Le chef du gouvernement estime que cela doit permettre de "choisir la route qui permettra d'échapper à cette malédiction en retrouvant la maîtrise de nos finances".

Au moment de sa nomination en décembre dernier, le Premier ministre avait annoncé qu'il ne solliciterait pas la confiance des députés lors de sa déclaration de politique générale. Un point qui avait suscité la colère de l'opposition, notamment à gauche. Le fondateur de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon avait alors exigé "un vote sur la confiance pour voir s'il a une majorité". Une demande aujourd'hui entendue.

Matthieu Heyman