Affaire Bétharram: François Bayrou n'exclut pas de témoigner s'il est convoqué "officiellement"

Le Premier ministre, François Bayrou, à Matignon le 23 décembre 2024 - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Le Premier ministre François Bayrou ne rejette pas l'idée, ce dimanche 16 mars sur France Inter, de témoigner sur l'affaire dite Bétharram, cet établissement scolaire des Pyrénées-Atlantiques au coeur d'une enquête portant sur des violences sexuelles.
"Si j'ai une convocation officielle, j'y vais toujours", dit-il, lorsqu'il est questionné sur l'éventualité de se rendre à une convocation de la commission d'enquête.
La commission d'enquête parlementaire sur les violences en milieu scolaire, créée à l'Assemblée nationale dans le sillage de l'affaire Bétharram, a indiqué mercredi vouloir "auditionner" le Premier ministre François Bayrou.
Le collège-lycée de Notre-Dame-de-Bétharram est au coeur d'une vaste enquête sur des violences, agressions sexuelles et viols dénoncés par plus d'une centaine de plaignants pour des faits remontant jusqu'aux années 1950 et qui s'étalent sur un demi-siècle.
Un "drame" et une "manoeuvre de déstabilisation"
Le Premier ministre estime plus largement que cette affaire est à la fois "un drame", mais aussi une "manoeuvre de déstabilisation".
"Du drame, ceux qui conduisent la manœuvre de déstabilisation s'en fichent, ils n'ont pas rencontré les victimes, ça ne les intéresse pas", déplore-t-il, rappelant que lui a rencontré d'anciens élèves disant avoir subi des viols ou agressions physiques.
"C'est parce que j'ai été ciblé par une manoeuvre politique que (cette affaire) est sortie", affirme le Premier ministre.
Le chef de gouvernement redit n'avoir rien su à l'époque
François Bayrou, maire de Pau depuis 2014, est accusé d'avoir été au courant de faits de violences à Bétharram, alors qu'il était ministre de l'Éducation, ce que le Premier ministre a toujours formellement nié.
"J'ai demandé une inspection (à l'époque)" et qui n'a rien révélé, se défend le chef du gouvernement, rappelant également que les deux signalements à la Cour de justice de la République l'accusant d'inaction ont été classés sans suite.
"Le maire de la commune de Bétharram, ce n'est pas un ami politique, c'est un militant du Parti socialiste, a fait une déclaration publique en disant que ce n'est pas vrai que nous savions (pour ces violences)", plaide-t-il encore.
Une inspection prévue lundi
L'institution scolaire doit faire l'objet d'une inspection de l'Éducation nationale à partir de lundi, près de 30 ans après la dernière visite d'un inspecteur du ministère.
L'actuelle ministre de l'Éducation Élisabeth Borne a par ailleurs annoncé samedi un renforcement des contrôles et une remontée désormais "systématique" des faits de violences dans l'enseignement privé sous contrat.
"Une mission d'appui" va notamment être créée au sein de l'inspection générale et "interviendra aux côtés des équipes académiques pour les situations particulièrement problématiques", a-t-elle indiqué, évoquant "60 inspecteurs supplémentaires" déployés "en 2025 et 2026".