Surveillante tuée à Nogent: Marine Le Pen juge qu'il y a "zéro réponse" du gouvernement et veut sanctionner les parents

Marine Le Pen à l'Assemblée nationale le 10 juin 2025 - GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
Pas à la hauteur. Marine Le Pen a des mots très sévères à l'encontre de l'équipe ministérielle de François Bayrou, trois jours après le décès d'une surveillante dans un collégien, tué par un élève de 14 ans.
"Il faut arrêter avec le concours Lépine des propositions les plus stupides qui soient", tance la présidente des députés du Rassemblement national (RN) ce jeudi sur France inter, regrettant qu'il y ait "zéro réponse" du gouvernement.
"Pas de réponse" du gouvernement
"Il faut une réponse extrêmement ferme et rapide. Or, il n'y a pas de réponse. Ce n'est même pas qu'elle n'est pas ferme ou pas rapide, c'est qu'elle n'existe pas", juge encore l'élue du Pas-de-Calais.
Ce mardi, une assistante d'éducation a été mortellement blessée à l'arme blanche par un élève aux abords du collège Françoise Dolto à Nogent (Haute-Marne). Les faits se sont déroulés pendant une fouille des sacs menée par les gendarmes.
Le suspect, un adolescent de 14 ans, jusqu'alors inconnu des services de police et de gendarmerie, a été interpellé et placé en garde à vue. L'adolescent n'a pour l'instant "pas exprimé de regrets", d'après le procureur de Reims.
Ce drame s'inscrit dans une litanie de drames commis par des mineurs avec un couteau comme à Nantes en avril où un élève a attaqué quatre de ses camarades dont un est décédée. En mars, un jeune homme de 17 ans a été mortellement poignardé dans une rixe devant un lycée de Yerres, dans l'Essonne.
Doutes sur les mesures de François Bayrou
Le Premier ministre François Bayrou a promis d'interdire l'achat de certaines armes blanches aux mineurs sur TF1 mardi soir "dans les 15 jours". Pour l'instant, seule la vente de poignards aux moins de 18 ans est interdite.
La mesure n'aurait cependant pas empêché la mort de la surveillante dans la Haute-Marne. Le jeune homme s'est en effet servi d'un couteau de cuisine. Le chef du gouvernement s'est également dit "favorable" à l'expérimentation de portiques détecteurs de métaux dans certains établissements "dans lesquels il y a du désordre".
La mesure suscite le scepticisme de sa propre ministre de l'Éducation nationale qui a pointé le cas des couteaux en céramique, indétectables.
Obligation des parents
Le coût de ce dispositif est par ailleurs très élevé, en moyenne "200.000 euros" par collège ou lycée équipé, d'après le rapport de la députée Horizons Naïma Moutchou rendu sur le sujet fin mai. Marine Le Pen appelle de son côté à la responsabilité des parents des jeunes.
"Quand on est parents, il y a une obligation de surveillance de parents. Il y a un article du code pénal qui le dit et dont on se sert très peu. On un arsenal juridique qui existe déjà et qui doit être utilisé", estime encore la présidente des députés RN sur France inter.
Elle fait référence à l'article 227-17 du Code pénal qui prévoit que le père ou la mère ne peuvent se soustraire à leurs obligations légales envers leur enfant mineur. Parmi ces mesures, il y a notamment une obligation de surveillance de son enfant mineur.
Hausse des condamnations des familles
Un temps tombée en désuétude, cette disposition a été relativement utilisée ces dernières années, comme après les émeutes de l'été 2023 liées à la mort du jeune Nahel tué d'un tir de policier. 310 parents ont été condamnés dans les mois qui ont suivi, une hausse de 40% en un an avait alors souligné le garde des Sceaux de l'époque Éric Dupond-Moretti.
L'application de cet article du code pénal n'aurait cependant pas eu grande utilité dans le cas de la Haute-Marne. Le jeune homme n'avait pas de problèmes familiaux particuliers, a expliqué Élisabeth Borne. Quant à l'agresseur de Nantes, plusieurs voisins avaient témoigné auprès de BFMTV que sa mère était très présente.
Un projet de loi sur la justice des mineurs a été adopté en mai par le Parlement. Il vise notamment à alourdir les peines pour les parents jugés défaillants par la justice. Ce texte doit encore passé par les fourches caudines du Conseil constitutionnel.