Surveillante tuée à Nogent: ce qu'il faut retenir de la conférence de presse du procureur

Une femme de 31 ans a été tuée ce mardi 10 juin, poignardé à plusieurs reprises par un élève du collège où elle était surveillante. Le collégien âgé de 14 ans est toujours en garde à vue.

Une surveillante est morte ce mardi 10 juin lors d'une fouille des sacs à l'entrée de son établissement à Nogent, en Haute-Marne. Un collégien de 14 ans lui a asséné plusieurs coups de couteau et elle a succombé à ses blessures peu après. Au lendemain du drame, le procureur de Chaumont s'est exprimé sur les circonstances de cet assassinat.

• L'adolescent "n'exprime pas de regrets"

Concernant les faits de ce mardi matin, selon le procureur, le suspect "n'explique pas véritablement" son passage à l'acte et "n'exprime pas de regrets, ni aucune compassion pour les victimes".

"Il se montre détaché tant au regard de la gravité des faits reprochés que des conséquences vis à vis de lui-même", a expliqué Denis Devallois.

En outre, le collégien de 14 ans a indiqué qu'il voulait "faire le plus de dégâts". Le procureur a mentionné une "fascination pour la mort et la violence", parlant d'un jeune qui "utilise peu les réseaux sociaux" mais qui "apparaît en perte de repères quant à la valeur de la vie humaine".

• Il ne "ciblait pas particulièrement la victime"

Le collégien âgé de 14 ans "a voulu s'en prendre à une surveillante, sans cibler en particulier l'une d'entre elles", a indiqué le procureur de Chaumont."

Il indique avoir agi ainsi car il ne supportait plus le comportement des surveillantes en général qui auraient eu, selon lui, une attitude différente selon les élèves", a poursuivi le procureur, "il ne ciblait pas particulièrement la victime".

Denis Devallois a notamment parlé d'un énervement lié à un sermon qu'il aurait récemment reçu au collège "alors qu'il embrassait sa petite amie", mais que la surveillante qui l'a "sermonné" n'était pas la victime de mardi. Le mineur "a ressassé dès le samedi 7 juin le projet de tuer une surveillante et, selon ses termes 'n'importe laquelle'".

• Le mis en cause a utilisé un couteau de cuisine de 34cm

Denis Devallois a expliqué que l'adolescent de 14 ans mis en cause a "sorti un couteau de son sac et a porté plusieurs coups violents à la surveillante qui se trouvait à l'entrée". Il a précisé que le jeune avec un "couteau de cuisine de 34cm avec une lame de 20cm".

"Le mis en cause a immédiatement été maîtrisé par un gendarme, blessé à la main, qui a écopé d'une ITT de 10 jours", a ajouté le procureur, qui a indiqué que les faits sont survenus mardi matin, "entre 8h15 et 8h30".

• Le corps de la victime présentait sept plaies

Comme l'a expliqué le procureur de la République, la victime est "décédée sur place à 10h10". Une autopsie a été réalisée ce mercredi et a montré que la surveillante de 31 ans présentait "sept plaies situées principalement sur le côté gauche".

Denis Devallois a également évoqué des lésions de défense aux mains ainsi que des plaies au crâne, à l'épaule et "une dans le dos à l'origine du décès".

• Le suspect ne présente pas de signes "évoquant un possible trouble mental"

Le procureur a décrit le profil du jeune suspect de l'attaque. Né en août 2010, il est élève en classe de troisième. Denis Devallois a affirmé que l'adolescent est décrit comme "sociable, plutôt comme un bon élève, intégré à la vie de son établissement".

"Il est issu d'une famille unie et insérée professionnellement qui n'a aucun antécédent judiciaire", a-t-il détaillé.

Le suspect avait été exclu à deux reprises de l'établissement pour des faits de violence commis sur deux élèves, l'un de sa classe et un élève de sixième, en novembre et en décembre, mais aucun nouvel incident n'avait été relevé dans l'établissement depuis.

En outre, lors de sa garde à vue, il ne présente "aucun signe évoquant un possible trouble mental".

Salomé Robles