Vente de couteaux aux mineurs, portiques: ce qu'il faut retenir des annonces de François Bayrou

"On a la certitude qu'on est devant une épidémie". Le Premier ministre François Bayrou a pris la parole ce mardi 10 juin quelques heures après la mort d'une assistante d'éducation à Nogent en Haute-Marne. Mélanie G., 31 ans, a succombé à ses blessures après avoir été attaquée au couteau par un collégien.
Pour François Bayrou, "il y a deux choses à regarder" sur lesquelles agir: "les armes et ceux qui portent les coups".
• Il promet l'interdiction d'armes blanches aux mineurs
Le Premier ministre annonce sur TF1 que le gouvernement va interdire "tout de suite" la vente de certaines armes blanches aux mineurs.
"Pour l'instant, il n'y a que les poignards qui sont interdits", explique-t-il, affirmant vouloir que "tous les couteaux qui peuvent constituer une arme" soient également interdits aux mineurs.
L'interdiction de la vente de couteaux aux mineurs sera mise en oeuvre par un arrêté "pris dans les 15 jours", a précisé mercredi Matignon. La liste des armes de catégorie D (armes en vente libre sauf pour les mineurs) sera complétée par un arrêté qui est en cours de finalisation et sera pris dans les 15 prochains jours, a-t-on expliqué de même source.
François Bayrou souhaite également le "contrôle de l'âge soit étendu" pour l'achat de couteaux en ligne. Pour cela, il s'agira notamment qu'un "adulte signe la réception d'un colis acheté sur Internet".
"Un jeune de quinze ans ne pourra plus acheter un couteau sur Internet", a confirmé le président de la République Emmanuel Macron sur France 2.
• La vidéosurveillance "n'aurait pas eu de sens" dans le cas de Nogent
S'il se dit "très partisan de la vidéosurveillance quand on est un maire d'une ville qui a placé plusieurs centaines de caméras", François Bayrou estime que dans un drame comme aujourd'hui, elle "n'aurait pas eu de sens" compte tenu de la présence d'effectifs de la gendarmerie.
"Les gendarmes étaient là, à l'entrée de l'établissement en train de vérifier les cartables des élèves, d'ailleurs s'ils n'avaient pas été là peut-être que le drame aurait été plus important", a expliqué le Premier ministre.
"Nous sommes à Nogent, dans la Haute-Marne, dans un collège de 320 élèves c'est à dire le cadre le plus familial qu'on puisse imaginer, qu'on puisse trouver. C'est un élève qui ne présentait pas de profil de dangerosité particulière", a poursuivi François Bayrou.
• Il se dit "favorable" à l'expérimentation de portiques dans certains établissements
François Bayrou se dit également "favorable à ce qu'on expérimente les portiques comme ceux qu'on a dans les aéroports, en tout cas dans les établissements dans lesquels il y a du désordre".
Le Premier ministre, conscient que cela puisse générer des attroupements devant les établissements scolaires, souhaite toutefois "répandre dans l'esprit de tous les élèves et de leurs parents l'idée que le couteau est interdit parce qu'il est dangereux, y compris pour celui qui le porte".