Ukraine, sécurité européenne... Macron a bousculé son agenda pour se concentrer sur l'international

Le président français Emmanuel Macron s'exprime lors d'une conférence de presse conjointe avec le président américain Donald Trump à la Maison Blanche à Washington, DC, le 24 février 2025. - ROBERTO SCHMIDT
Les dossiers de politique étrangère ont pris le dessus dans l'agenda d'Emmanuel Macron. Ces derniers jours, le président français a multiplié les entretiens, réceptions et déplacements sur les thématiques internationales. Sa visite au salon de l'Agriculture ce samedi est la seule parenthèse nationale du président français.
En tête de gondole figurent la guerre en Ukraine et la sécurité de l'Europe, deux sujets largement abordés par le locataire de l'Élysée lors de son déplacement à Washington, ce lundi 24 février. Auprès de Donald Trump, Emmanuel Macron a plaidé pour une paix "durable et solide" en Ukraine, accompagnée de "garanties de sécurité".
Macron s'est entretenu avec une vingtaine de dirigeants
Car l'entretien téléphonique entre Trump et Poutine du 12 février dernier a été un moment de bascule dans la guerre en Ukraine. Après cet échange, Kiev et les Européens craignent un accord entre Washington et Moscou, sans leur intervention. Cela entraînerait une "capitulation" pour l'Ukraine, alerte alors Emmanuel Macron dans une interview au Financial Times, ce qui serait "une mauvaise nouvelle pour tout le monde".
Quelques jours plus tard, la conférence de Munich sur la sécurité vient renforcer ces craintes. Le vice-président américain JD Vance y évoque la nécessité pour les Européens de partager le "fardeau" de la défense en Europe.
Après ces deux événements, Emmanuel Macron s'est entretenu avec une vingtaine de dirigeants occidentaux. Plusieurs chefs d'États et de gouvernement ont même été reçus simultanément à l'Élysée, accompagnés par le président du Conseil européen, la présidente de la Commission européenne et le secrétaire général de l'Otan. Objectif: s'assurer de la sécurité du Vieux Continent et faire en sorte de ramener l'Europe et Kiev à la table des négociations.
Une "situation préoccupante"
Dans la foulée, au cours d'un entretien à la presse quotidienne régionale, le président français alerte sur la "menace existentielle pour les Européens" que représente Moscou. Le ton y est grave, le chef de l'État prévenant: "Ne pensez pas que l'impensable ne peut pas arriver y compris le pire".
Preuve de l'importance du moment: lors du Conseil des ministres du 19 février, Emmanuel Macron a évoqué pendant vingt minutes le conflit ukrainien et les sujets internationaux afin de tenir ses ministres informés. Car même en restant en France, le président est occupé par le dossier ukrainien. Il a ainsi réuni à l'Élysée les chefs des partis pour les informer de l'évolution de la situation internationale.
Face à ce virage brusque dans le dossier du conflit en Ukraine, Emmanuel Macron adopte aussi une attitude pédagogique. Jeudi 20 février, il a répondu aux questions des internautes pendant plus d'une heure et demi sur la guerre en Ukraine. Dans un format léger, il a noté tout de même une "situation préoccupante" et appelé à "augmenter l'effort de guerre".
Ces prochains jours, l'agenda d'Emmanuel Macron risque d'être encore rythmé par les sujets internationaux. À Washington, le chef de l'État a en effet évoqué la possibilité d'une "trêve" qui pourrait être d'actualité dans les "semaines à venir".