En déplacement à Mayotte, Emmanuel Macron va prolonger sa visite

Le président français Emmanuel Macron réagit à côté d'un membre du personnel médical au centre hospitalier de Mayotte à Mamoudzou, le 19 décembre 2024 - Ludovic MARIN
"J'irai dans les bangas demain matin", a dit le président au sujet de ces habitats précaires où vivait près du tiers de la population avant le cyclone et qui ont été largement détruits. Il doit aussi atteindre des zones plus loin dans les terres, a précisé l'lysée.
Dès son arrivée jeudi matin, le chef de l'État interpellé par des habitants désespérés, voire en colère, jeudi à Mayotte, cinq jours après le passage dévastateur du cyclone Chido.
"Des charniers à ciel ouvert"
Face à l'ampleur des dégâts, le chef de l'État français, attendu initialement pour quelques heures sur place, a annoncé qu'il resterait jusqu'à vendredi dans l'archipel français de l'océan indien afin de visiter des zones plus reculées.
À l'hôpital de Mamoudzou, chef-lieu du département, la discussion a porté sur le recensement très compliqué du nombre de morts, alors que de nombreuses localités, aux habitations précaires, restent injoignables.
"On est face à des charniers à ciel ouverts. Il n'y a pas de sauveteurs. Personne n'est venu récupérer les corps ensevelis", affirme la députée (Liot) Estelle Youssouffa.
"Dans les bidonvilles, des corps sont enterrés directement (..)dans des fosses communes", assure un homme lors d'un échange avec les personnels de santé. "Où ?", demande avec insistance le président.
"Beaucoup" de morts n'ont pas encore pu être recensés
Selon des chiffres provisoires, 31 morts et quelque 1.400 blessés ont été officiellement recensés, mais les autorités craignent un bilan beaucoup plus lourd, alors que 70% des habitants ont été gravement touchés.
Une mission de recherche se met en place pour réaliser ce décompte, rendu d'autant plus délicat que les Comores, d'où est originaire une partie des habitants de Mayotte, sont une terre de forte tradition musulmane où les défunts sont enterrés au plus vite.
"La téléphonie va être rétablie dans les prochains jours", promet Emmanuel Macron, en concédant que "beaucoup" de morts n'ont pas encore pu être recensés.
Plusieurs interlocuteurs pointent un manque d'informations des habitants avant le cyclone, notamment des sans papiers venus des Comores.