Donald Trump, sanctions israéliennes, antisémitisme... Ce qu'il faut retenir de l'interview d'Emmanuel Macron après la reconnaissance de la Palestine

Emmanuel Macron s'exprime au micro de BFMTV depuis New York, ce mardi 23 septembre 2025. - BFMTV
Au lendemain de l'annonce d'Emmanuel Macron de la reconnaissance de l'État de Palestine par la France, le chef de l'État se félicite sur BFMTV ce mardi 23 septembre que "11 États suivi notre initiative hier". Désormais, au moins 151 pays sur les 193 membres des Nations unies reconnaissent l'État de Palestine.
Pour le président français, cette décision "isole le Hamas". Il réitère d'ailleurs son appel à un cessez-le-feu et à la libération des otages retenus dans la bande de Gaza par le mouvement islamiste.
• Pour Emmanuel Macron, la reconnaissance de la Palestine n'est pas "une récompense au Hamas"
Une réponse à Donald Trump. Le président américain a réaffirmé ce mardi que la reconnaissance de la Palestine est une "récompense" pour le Hamas. Ce que nie Emmanuel Macron. "C'est totalement faux de dire que c'est une récompense au Hamas, c'est le seul moyen d'isoler le Hamas", affirme le président français pour qui "le seul moyen d'éradiquer le Hamas, c'est d'instaurer une autorité légitime".
"C'est exactement ce que nous faisons. Il n'y a aucune autre initiative qui isole autant le Hamas", détaille le dirigeant français.
S'adressant à son homologue américain, il estime que le prix Nobel de la paix, sur lequel lorgne Donald Trump, "n'est possible que si vous arrêtez ce conflit".
• Des "désaccords" avec Benjamin Netanyahu sur qui il "faut faire pression"
S'il reconnaît la "légitimité" du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, Emmanuel Macron partage des "désaccords" avec le dirigeant de l'État hébreu qui "n'a plus de projet" dans la région.
"La priorité, c'est d'arrêter les bombardements. Si l'objectif, c'est de dire qu'on veut complètement détruire le Hamas, ça ne marche pas", constate le locataire de l'Élysée, estimant que les combattants du Hamas sont "autant" qu'au début de la guerre le 7 octobre 2023.
"On ne peut pas dire que la priorité est la libération des otages quand on fait ça", déplore Emmanuel Macron, faisant référence aux bombardements sur Gaza-Ville ces derniers jours.
Emmanuel Macron estime qu'Israël "fragilise les accords d'Abraham" et "trahit les accords de Camp David". "Aujourd'hui, j'engage vraiment l'administration américaine à faire pression sur le gouvernement israélien", détaille Emmanuel Macron sur notre antenne.
• Emmanuel Macron "prêt" à répondre à d'éventuelles sanctions israéliennes
Comment réagira Benjamin Netanyahu après la reconnaissance de la Palestine par la France? Emmanuel Macron "espère" que des sanctions israéliennes n'arriveront pas. Mais le président français prévient: la France est "prêt" à "y répondre".
"On a planifié toutes les options possibles. On planifie les choses et on défendra toujours les intérêts de la France", précise le chef de l'État.
• Emmanuel Macron évoque la mise en place "d'une autorité de transition" à Gaza
Détaillant son plan "étape par étape qui ne se fera pas du jour au lendemain", Emmanuel Macron réitère son appel pour un "cessez-le-feu" dans la bande de Gaza, qui interviendrait "concomitamment" à la libération des otages retenus par le Hamas. La suite selon le président français? La "reprise des opérations humanitaires" dans la bande de Gaza, puis la "mise en place d'une autorité de transition dans laquelle Israël sera consulté et l'Autorité palestinienne inclue".
Le président français a aussi évoqué le déploiement "d'une mission de stabilisation avec des forces régionales" dans la bande de Gaza qui interviendrait dans un troisième temps.
• Emmanuel Macron rappelle son "amitié avec les Israéliens"
La France aura donc reconnu l'État de Palestine, le jour de Roch Hachana, ce 22 septembre. Emmanuel Macron explique qu'initialement son discours devait être prononcé le 18 juin dernier, mais "les bombardements alors décidés (par Israël) sur l'Iran en ont décidé autrement", causant le "report" de la conférence aux Nations unies.
Rappelant son "amitié avec les Israéliens", le président français se défend, estimant qu'il s'agit "d'abord d'un plan de paix pour Israël" car, dans ce "moment grave", "la guerre totale" ne permet pas de "répondre au défi sécuritaire" pour l'État hébreu.
• Emmanuel Macron déplore la position "intolérable" de l'extrême gauche sur l'antisémitisme
Sur notre antenne, Emmanuel Macron a pointé les discours "intolérables" de l'extrême gauche sur l'antisémitisme, estimant qu'ils "divisent la République". Le chef de l'État appelle les responsables politiques à "l'esprit de responsabilité", réitérant que "la lutte contre l'antisémitisme est essentielle" et qu'il n'y a "pas de loi magique" face à ces délits. Pour le président français, un acte antisémitisme doit "appeller à une réponse pénale".
D'après les chiffres du ministère de l'Intérieur le 25 août dernier, 646 actes antisémites ont été dénombrés durant les six premiers mois de l'année. Un chiffre largement supérieur à ceux dénombrés avant les attaques du 7-Octobre.
S'il observe qu'il n'y a "pas un pays au monde où le conflit n'est pas importé", Emmanuel Macron observe que la France "aurait pu exploser dans tous les sens", car l'Hexagone abrite la "première communauté juive d'Europe et première communauté musulmane du Vieux-Continent".
• Pour Emmanuel Macron, Sébastien Lecornu "a raison de prendre le temps" de former son gouvernement
Le 9 septembre dernier, Sébastien Lecornu a été nommé Premier ministre. Plus de deux semaines plus tard, le nouveau chef du gouvernement n'a pas encore formé son équipe. Mais pas de panique pour le président français qui estime que Sébastien Lecornu "a raison de prendre le temps (...) dans le respect de toutes les forces politiques". "Il faut laisser au Premier ministre faire ce travail, je veux avoir confiance dans nos responsables politiques", détaille le chef de l'État.