Reconnaissance de l'État de Palestine: ce qu'il faut retenir du discours d'Emmanuel Macron à l'ONU

Le président de la République Emmanuel Macron était attendu ce lundi 22 septembre à New York où il a officiellement reconnu de l'État de Palestine. La France étant le premier pays du G7 et le premier membre permanent occidental du Conseil de sécurité à prendre une telle initiative.
Pendant une vingtaine de minutes, le chef de l'État a pointé du doigt l'urgence de la situation à Gaza, et la nécessité de reconnaître l'enclave palestinienne comme État à part entière, tout en affirmant son soutien au peuple israélien.
• "Le temps est venu d'arrêter la guerre"
Dès les premières secondes de son discours devant la tribune de l'ONU, Emmanuel Macron a déclaré que "le temps de la paix est venu". "Nous sommes à quelques instants de ne plus pouvoir la saisir", a poursuivi le chef du gouvernement.
Tel un équilibriste, le président français a très vite parlé des otages retenus à Gaza, appelant à la "libération" des 48 otages détenus par le Hamas.
"Le droit doit l'emporter sur la force", a poursuivi le président français. "Certains diront trop tard, d'autres diront trop tôt", mais "nous ne pouvons plus attendre", a-t-il plaidé.
• Une reconnaissance pour "un chemin de paix"
Le terme "paix" était l'un des mots les plus utilisés durant son discours. Indiquant qu'"un chemin de paix" était à trouver entre Israël et l'État de Palestine, Emmanuel Macron a indiqué qu'"il est à craindre que les accords d'Abraham soit remis en cause".
Le chef de l'État a notamment affirmé que cette reconnaissance est surtout "une manière d'affirmer que le peuple palestinien n'est pas un peuple de trop, fort de son histoire, de son enracinement de sa dignité".
"Le temps est venu de rendre justice au peuple palestinien et de reconnaître un État frère et voisin", a ajouté le président français.
Cette reconnaissance est notamment qualifiée par ce dernier comme "une nouvelle architecture de paix et crédibilise une plus grande intégration économique".
• Emmanuel Macron reconnaît "la réticence et la crainte d'Israël"
Emmanuel Macron a évoqué "la réticence et la crainte d'Israël", réaffirmant son "soutien plein au peuple israélien". "Rien ne sera possible sans que les autorités israéliennes ne s'approprient pleinement notre ambition renouvelée de parvenir enfin à la solution des deux États", détaille le président français.
"Le peuple israélien a subi la pire attaque de son histoire le 7-Octobre", a poursuivi Emmanuel Macron qui condamne une nouvelle fois cette attaque. "Nous pensons aux victimes et (...) nous exigeons que les otages soient libérés", a-t-il ajouté.
"Nous savons la morsure du terrorisme (...) aucune faiblesse n'est possible face au terrorisme", rappelle le président de la République.
• Il plaide pour une "administration de transition"
Après la reconnaissance de l'État de Palestine, Emmanuel Macron a notamment rappelé à Israël son "obligation absolue de faciliter l'accès humanitaire à Gaza, aujourd'hui démunie de tout". Il faudra faire "un effort massif à faire", a-t-il ajouté.
Pour y parvenir, Emmanuel Macron appelle notamment à "neutraliser" le Hamas "sur le plan politique", et appelle à mettre "fin aux opérations militaires sur le territoire de Gaza".
Pour Emmanuel Macron, une ambassade auprès de l'État de Palestine ne pourra être ouverte, "dès lors que tous les otages (...) auront été libérés et qu'un cessez-le-feu aura été établi".
Emmanuel Macron avance l'idée de la mise en place d'une "administration de transition" à Gaza, une fois un cessez-le-feu établi. Celle-ci intégrerait "l'Autorité palestinienne et la jeunesse palestinienne accompagnées de forces de sécurité dont nous accélérerons la formation".