Emmanuel Macron demande à Benjamin Netanyahu de sortir de sa "fuite en avant meurtrière" à Gaza

Photomontage du 20 août 2025 montrant le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu - Yves HERMAN, Abir SULTAN © 2019 AFP
Emmanuel Macron estime que les "accusations d'inaction" portées par Benjamin Netanyahu envers la France en matière de lutte contre l'antisémitisme constituent une "offense" pour le pays "tout entier" et exhorte le Premier ministre israélien à sortir de sa "fuite en avant meurtrière" à Gaza, dans une lettre rendue publique mardi 26 août par le quotidien Le Monde.
"Ces accusations d'inaction face à un fléau que nous combattons de toutes nos forces sont inacceptables et offensent la France tout entière", écrit-il, estimant que cette lutte "ne saurait être un sujet d'instrumentalisation".
Le Premier ministre israélien a déclenché une nouvelle crise avec la France, en accusant Emmanuel Macron "d'alimenter le feu antisémite" avec son intention de reconnaître l'État palestinien.
"Combattre cette abomination, partout et toujours"
Dans une lettre adressée à Emmanuel Macron en date du 17 août, Benjamin Netanyahu s'est dit "préoccupé par la montée alarmante de l'antisémitisme en France et par le manque d'actions décisives (du) gouvernement pour y faire face".
Le 19 août, la présidence française avait déjà dénoncé comme "erronée, abjecte" l'accusation de Benjamin Netanyahu, affirmant qu'Emmanuel Macron en avait pris connaissance par voie de presse et y répondrait par courrier.
Le chef de l'État français souligne dans sa réponse qu'il "demeure et demeurera garant de l'impérieuse nécessité de combattre cette abomination, partout et toujours". "Les antisémitismes de notre pays viennent de loin, ont longtemps été nourris par l'extrême droite, sont aujourd'hui aussi alimentés par l'extrême gauche qui essentialise la communauté juive et soutient la haine contre cette dernière", pointe-t-il encore du doigt.
Une "main tendue" à Israël pour une "paix durable"
Emmanuel Macron estime que son initiative diplomatique pour une reconnaissance de l'État de Palestine est une "main tendue" à Israël pour une "paix durable" dans la région et rejette aussi toute accusation de soutien, à travers ce processus, au mouvement islamiste palestinien Hamas.
"Je vous appelle solennellement à sortir de la fuite en avant meurtrière et illégale d'une guerre permanente à Gaza qui expose votre pays à l'indignité et votre peuple à une impasse, à cesser l'illégale et injustifiable recolonisation de la Cisjordanie et à saisir la main tendue des partenaires internationaux disposés à travailler à un avenir de paix, de sécurité et de prospérité pour Israël et la région", poursuit-il.
Selon lui, "l'État palestinien doit constituer la fin du Hamas". "C'est aujourd'hui la seule manière d'éradiquer réellement le Hamas et d'éviter à la jeunesse israélienne de se consumer dans une guerre permanente, dévastatrice pour les Palestiniens de Gaza, mais également pour Israël et la région tout entière", relève-t-il encore.