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Gouvernement

"Une honte démocratique", "un bras d’honneur": l'opposition indignée après la reconduction de Sébastien Lecornu à Matignon

Jordan Bardella et Manuel Bompard le 7 février 2024 à Paris

Jordan Bardella et Manuel Bompard le 7 février 2024 à Paris - GONZALO FUENTES / POOL / AFP

Emmanuel Macron a reconduit vendredi soir Sébastien Lecornu comme Premier ministre, quatre jours après sa démission. Une annonce qui sonne comme la goutte de trop pour l'opposition.

Un retour qui ne passe pas. Après la reconduction par Emmanuel Macron de Sébastien Lecornu à Matignon, la classe politique s'est empressée de réagir, de la gauche à l'extrême droite. Du côté des oppositions, le choix du président est très vivement critiqué.

À commencer par le président du Rassemblement national Jordan Bardella qui évoque une "honte démocratique" sur X.

"Le gouvernement Lecornu II, nommé par un Emmanuel Macron plus que jamais isolé et déconnecté à l’Élysée, est une mauvaise plaisanterie, une honte démocratique et une humiliation pour les Français", a-t-il dénoncé.

Pour le Rassemblement national, le chemin se tourne une nouvelle fois vers la censure du gouvernement "immédiatement" face à "cet attelage sans aucun avenir, dont l'unique raison d’être est la peur de la dissolution, c’est-à-dire du peuple", poursuit Jordan Bardella.

La "dissolution est plus que jamais incontournable"

"La manœuvre est aujourd’hui transparente: l’abandon du 49.3 n’avait pour seul objet que de permettre de passer le budget par ordonnances", a dénoncé la présidente du groupe RN Marine Le Pen qui assure que la "dissolution est plus que jamais incontournable".

Éric Ciotti, président de l’Union des Droites pour la République et grand allié du Rassemblement national, a de son côté assuré qu'il censurera le gouvernement de Sébastien Lecornu.

"Un irresponsable ivre de son pouvoir"

De l'autre côté de l'échiquier politique, le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard dénonce "un nouveau bras d'honneur aux Français" après la reconduction Sébastien Lecornu.

"Un nouveau bras d'honneur aux Français d'un irresponsable ivre de son pouvoir. La France et son peuple sont humiliés", a écrit le député LFI sur X, en précisant que la formation de gauche radicale déposerait "une nouvelle motion de destitution du président de la République" et censurerait le prochain gouvernement.

"À chaque tour du manège le pompon reste au même endroit. Ceux qui ont été le décor de cette comédie en sont pour le ridicule. Macron ne peut faire autre chose que du Macron" a également réagi le chef de file des Insoumis Jean-Luc Mélenchon, tandis que le député LFI Éric Coquerel déplore le retour de "Lecornu 2".

"Inacceptable entêtement du président. Sans rupture ce sera donc la censure: retour aux urnes !", a pour sa part dit le PCF sur X.

De son côté, la patronne des Écologistes Marine Tondelier a déclaré qu'elle ne voyait "aucun argument pour ne pas" censurer le gouvernement qui sera formé par Sébastien Lecornu. "Le fait même d'être nommé de cette manière-là et que ce soit lui, est une ultime provocation faite aux Français", a t-elle estimé sur Franceinfo. "On va voir son discours de politique générale", a toutefois souligné la responsable écologiste.

"Aucun deal" sur une non-censure pour le PS

Quant au Parti socialiste, dont la position sera décisive pour la survie du gouvernement, son secrétaire général Pierre Jouvet a indiqué qu'il n'y avait "aucun deal" sur une non-censure de Sébastien Lecornu. "Nous n'avons aucune assurance ni garantie", a-t-il expliqué.

Dans le camp macroniste, l'ancienne Première ministre Élisabeth Borne a adressé ses "félicitations" à Sébastien Lecornu pour cette nouvelle nomination.

"Je lui réitère mes vœux de succès face aux défis majeurs du pays. L'heure est plus que jamais à bâtir des compromis pour répondre aux attentes de nos concitoyens et faire avancer le pays", a-t-elle assuré.

Aux alentours de 22 heures, Emmanuel Macron a reconduit ce vendredi Sébastien Lecornu comme Premier ministre, quatre jours après sa démission, a annoncé la présidence dans un communiqué.

"Le président de la République a nommé Sébastien Lecornu Premier ministre, et l'a chargé de former un gouvernement", a dit l'Élysée sans aucune autre précision après de longues tractations.

Menacé de censure de toutes parts, Sébastien Lecornu souhaite "mettre terme à cette crise politique qui exaspère les Français et à cette instabilité mauvaise pour l'image de la France et ses intérêts".

Ilyana Hamiti