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Présidentielle: avec qui gouvernerait Marine Le Pen si elle était élue?

Marine Le Pen, candidate RN à la présidentielle, en meeting à Avignon, le 14 avril 2022M

Marine Le Pen, candidate RN à la présidentielle, en meeting à Avignon, le 14 avril 2022M - CHRISTOPHE SIMON © 2019 AFP

La candidate du Rassemblement National balaie régulièrement les questions concernant son potentiel futur gouvernement, mais plusieurs de ses déclarations permettent de se faire une idée sur sa composition.

La candidate du Rassemblement National Marine Le Pen n'a jamais été aussi proche de remporter le second tour de la présidentielle. Si elle reste toujours derrière Emmanuel Macron dans les sondages d'opinion, l'écart entre les deux prétendants à l'Élysée promet d'être bien plus resserré qu'en 2017.

Devant cette perspective se pose donc la question d'un possible gouvernement sous la présidence de Marine Le Pen, et donc de sa composition. Mais, si la candidate a donné quelques noms de potentiels ministres ces dernières semaines, elle balaie le plus souvent les questions concernant l'équipe qu'elle imagine.

Le Premier ministre sera "un politique, un chef d'équipe"

Interrogée mardi sur France Inter au sujet de l'identité de son Premier ministre si elle était élue, Marine Le Pen a ainsi refusé de répondre. "Je sais" qui sera le Premier ministre, a-t-elle déclaré, "mais je ne vous en dirai pas plus, parce que nous ne sommes pas aux États-Unis, on n'élit pas un ticket entre un président et un Premier ministre, on élit un président de la République."

"Personne n'annonce à l'avance qui va être son Premier ministre, ça n'est jamais arrivé, donc ça n'arrivera pas plus aujourd'hui", a-t-elle également déclaré mercredi sur BFMTV, en donnant toutefois quelques indications: "ce sera un politique, un chef d'équipe, et surtout il sera amené à gérer une équipe qui respectera la cohérence du projet que je leur ai soumis, et qui aura été validé, parce que c'est cela l'important."

En 2017, Marine Le Pen, déjà au second tour de l'élection, avait toutefois révélé qui serait son Premier ministre, après une alliance avec le candidat de Debout La France Nicolas Dupont-Aignan. "Présidente de la République, je nommerai Nicolas Dupont-Aignan Premier ministre de la France", avait-elle déclaré dans l'entre-deux-tours.

Mercredi sur notre antenne, Marine Le Pen a également expliqué ne pas souhaiter donner plus d'informations sur les membres de son potentiel gouvernement, pour respecter les institutions en place: "je nommerai un Premier ministre, et c'est lui qui constituera son gouvernement", a-t-elle simplement déclaré.

Un "gouvernement de politiques" et "d'union nationale"

"Je ne vais pas offrir [aux Français] un gouvernement de techniciens, je vais leur offrir un gouvernement de politiques, c'est-à-dire de gens qui savent où ils vont", a-t-elle également déclaré.

Pourtant, début avril, avant le premier tour, elle avait donné quelques noms auxquels elle pensait pour certains postes, et plusieurs détails sur le gouvernement auquel elle réfléchissait, au cours d'une interview au Figaro.

Elle avait cité le député européen et conseiller régional RN d'Occitanie Jean-Paul Garraud pour le ministère de la Justice, Hervé Juvin - député européen et conseiller régional RN des Pays de la Loire - pour l'Écologie, et souligné que Jordan Bardella, à la tête du parti RN, avait "parfaitement les qualités pour devenir ministre".

"Je peux en citer d’autres comme Franck Allisio [vice-président du groupe RN au conseil régional de PACA, ndlr], presque plus connu qu’Édouard Philippe quand il a été nommé Premier ministre. Et puis il y a des gens que vous ne connaissez pas. Ils sont hauts fonctionnaires, chefs d’entreprise…", avait-elle ajouté, précisant qu'elle souhaitait "15 ministres. Ainsi que des secrétaires d’État à qui seront assignées des missions précises pour six mois. C’est un changement d’état d’esprit."

Elle a aussi, à plusieurs reprises, parlé de sa volonté de faire un gouvernement "d'union nationale", en rassemblant des personnalités de différents bords politiques. Avant le premier tour de la présidentielle, elle n'avait ainsi pas exclu la participation à son gouvernement de gens venus "de la gauche chevènementiste, c'est-à-dire d'une gauche souverainiste".

Pas de Zemmour, ni de Marion Maréchal

Si Éric Zemmour a appelé à voter pour Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle, et si les deux candidats d'extrême droite ont plusieurs fois mis en scène leur proximité, il n'est pas question pour la candidate du RN de l'inclure dans son gouvernement. Interrogée sur France Inter au sujet d'un tel scénario, elle a répondu: "Non, ça n'est pas une possibilité. Il n'en a pas le souhait et je n'en ai pas le souhait non plus".

Quant à sa nièce Marion Maréchal, qui a rejoint le camp Zemmour début mars, Marine Le Pen a indiqué mardi qu'elle ne la prendrait pas dans son gouvernement en cas d'élection.

La candidate du RN est régulièrement interrogée sur la composition de son gouvernement car ses collaborateurs n'ont jamais été membres d'un gouvernement - à certaines exception près comme Thierry Mariani, ministre sous Nicolas Sarkozy -, ce qui laisse craindre un manque d'expérience des rouages de la machine d'État en cas de victoire.

Elle a toutefois assuré à plusieurs reprises qu'elle disposait de "toutes les équipes qu'il fallait" en cas d'élection. "Je pourrais même en constituer quatre ou cinq", a-t-elle déclaré sur France Inter, évoquant "des gens de très grande qualité, des maires, des conseillers régionaux, des gens élus depuis parfois des décennies et qui ont donc une très bonne connaissance du pouvoir".

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV