Jordan Bardella, Hervé Juvin... Marine Le Pen dévoile les premiers noms de son gouvernement si elle était élue

La candidate du Rassemblement national bénéficie actuellement dans les sondages d'une dynamique favorable. Dans Le Figaro, elle a assuré être en capacité de "former trois gouvernements s’il le fallait".

Les derniers sondages lui sont favorables. À quatre jour du premier tour de l'élection présidentielle, la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen bénéficie dans les enquêtes d'opinion d'une dynamique ascendante. D'après le dernier sondage Opinion 2022 réalisé par l'institut Elabe pour BFMTV, L'Express et SFR, la députée nordiste est créditée de 23% des intentions de vote au premier tour, réduisant l'écart avec Emmanuel Macron, donné à 28%.

Un "localiste" à l'Écologie

De quoi espérer la victoire le soir du 24 avril? "Je suis prête personnellement et politiquement", assure en tout cas Marine Le Pen dans un entretien accordé au Figaro. Reste cependant une interrogation. La candidate, issue d'un parti politique qui bien qu'installé dans le paysage politique hexagonal depuis de nombreuses décennies n'est jamais arrivé au pouvoir, pourra-t-elle constituer un gouvernement crédible aux yeux des Français?

"Je n'ai aucune inquiétude sur ma capacité à former trois gouvernements s'il le fallait", assure la candidate d'extrême droite auprès du quotidien national. Et lâche même quelques noms.

"Un certain nombre de personnes de très grand talent dans le mouvement que j’ai présidé y auront évidemment leur place. J’ai déjà annoncé que Jean-Paul Garraud serait mon ministre de la Justice, et que, très certainement, Hervé Juvin serait mon ministre de l’Écologie", précise-t-elle.

Le premier, ancien magistrat, député européen, président du groupe Rassemblement national au conseil régional d'Occitanie, est issu des rangs des Républicains. En 2021, alors en campagne pour les élections régionales dans sa région, il affirmait auprès du Monde vouloir "rompre le cordon sanitaire excluant les électeurs de Marine Le Pen, et pour cette raison, je suis également en campagne en vue de l’élection présidentielle". Tout en défendant à l'époque la présence sur sa liste de l'ancien membre de Génération identitaire Romain Carrière, arguant qu'"aucune des actions de Génération identitaire n'a été condamnée par la justice", bien que le groupuscule d'extrême droite avait été dissous en mars 2021 en Conseil des ministres.

Hervé Juvin est également député européen et conseiller régional des Pays de la Loire. Il a publié de nombreux essais, dont plusieurs chez Gallimard, et a fondé un cabinet de conseil. Il est décrit comme "localiste", garant d'une "écologie de la joie de vivre". C'est un opposant aux éoliennes, défenseur du nucléaire. Dans un entretien accordé au Figaro en mars 2021, il fustigeait "l'écologie de la peinture verte" du gouvernement et le "fondamentalisme vert" qui serait prônée par certains maire écologistes.

Un gouvernement d'union nationale?

Ce mardi dans Le Figaro, Marine Le Pen cite également Jordan Bardella, qui l'a remplacée à la tête du Rassemblement national, et qui aurait "parfaitement les qualités pour devenir ministre".

Pour rejoindre son gouvernement, Marine Le Pen peut "en citer d’autres, comme Franck Allisio". Ce dernier, vice-président du groupe RN au conseil régional de Provence-Alpes Côte d'Azur et conseiller municipal de Marseille serait "presque plus connu qu’Édouard Philippe quand il a été nommé Premier ministre", se risque même à comparer Marine Le Pen.

Enfin, la candidate assure qu'il y a "des gens que vous ne connaissez pas" qui rejoindront son gouvernement, qui sera composé de 15 ministres et de plusieurs secrétaires d'État assignés à des missions pour six mois. "Ils sont hauts fonctionnaires, chefs d’entreprise… Ceux avec qui j’ai travaillé ces cinq dernières années mais qui ont préféré garder l’anonymat".

Dans le Figaro, elle ouvre d'ailleurs la voie à un "gouvernement d'union nationale", se disant prête à "accueillir des personnalités d'autres familles politiques qui partagent des points de convergence".

Et de souligner: "Je n’ai pas la science infuse. Je n’ai pas préparé le livre blanc sur la sécurité ni l’intégralité de mon programme économique toute seule, chez moi, avec mes chats".

Jules Fresard