À rebours de Macron, Le Pen appelle à un "rapprochement stratégique entre l'Otan et la Russie"

La candidate du Rassemblement national a longuement expliqué sa vision des relations entre l'organisation politico-militaire et Moscou lors d'une conférence de presse ce mercredi. Elle a également jugé que le reproche d'éventuelles accointances avec Vladimir Poutine était "particulièrement injuste".

Montrer ses différences avec son adversaire de second tour tout en affichant sa crédibilité. Lors d'une conférence de presse sur sa vision de la diplomatie française ce mercredi, Marine Le Pen a plaidé pour des relations plus étroites entre l'Otan et Moscou, à contre-courant de la position actuelle de la France.

"Dès que la guerre russo-ukrainienne sera achevée et aura été réglée par un traité de paix (...), je militerai pour un rapprochement stratégique entre l'Otan et la Russie", a expliqué la candidate, lors de cette conférence de presse organisée à Paris.

La Russie un temps membre associé de l'OTAN

Pour justifier l’offensive militaire de la Russie en Ukraine, Vladimir Poutine a pourtant évoqué le risque que représentait l’Organisation du traité de l'Atantique Nord pour son pays en cas d'adhésion de l'Ukraine.

Cette institution politico-militaire créé en 1949 par 12 pays, dont la France, avait pour objectif initial de contrer la menace d’expansion russe d’après-guerre en Europe. Jusqu’en avril 2014, la Russie en était membre associé. Toutefois, le statut a été suspendu à la suite de l’intervention en Ukraine et de l’annexion de la Crimée en mars 2014.

Les attaques contre sa relation avec Poutine "particulièrement injustes"

Régulièrement attaquée sur le prêt russe contracté en 2017 pour financer sa campagne présidentielle, faute d'accord avec une banque française, et sa visite à Moscou pour rencontrer Vladimir Poutine la même année, Marine Le Pen s'est défendue.

"Le procès qui m'est fait est particulièrement injuste", a-t-elle encore avancé, assurant que n'avoir fait que "défendre le seul intérêt de la France".

La députée a également rappelé qu'Emmanuel Macron avait reçu en grande pompe au début de son mandat Vladimir Poutine au château de Versailles, y voyant des "similitudes".

La candidate reste par ailleurs opposée aux sanctions économiques contre Moscou, qu'elle juge en partie responsable des problèmes de pouvoir d'achat.

Marie-Pierre Bourgeois