Présidentielle: une militante écologiste traînée au sol et expulsée de la conférence de Le Pen
Le cœur de la discorde. Marine Le Pen a dû interrompre quelques instants sa conférence de presse sur la politique étrangère, organisée ce mercredi dans le VIIIe arrondissement de Paris.
La séance de questions-réponses avec les journalistes a été perturbée par une jeune femme qui a brandi une pancarte en forme de cœur associant la candidate RN et le président russe Vladimir Poutine. Elle a ensuite été traînée au sol sur plusieurs mètres avant d'être expulsée des lieux.
Une perturbation en trois actes
En parallèle dans la salle, un homme a distribué des tracts sur lesquels on pouvait lire une lettre d'amour parodique du président russe à Marine Le Pen.
"En 2017, quand toutes les banques de ton pays te tournaient le dos, j'ai été là! (...) Depuis quelques semaines tu ne me réponds plus, je ne comprends pas ton silence."
Une question a ensuite percé le brouhaha. "Vladimir Poutine voudrait savoir pourquoi vous ne lui répondez plus?", a-t-on pu entendre à destination de la candidate du RN. Marine Le Pen a balayé l'interrogation avant de s'adresser à un autre journaliste de l'assemblée: "Vous êtes un provocateur, j'ai autre chose à faire que vous répondre", a-t-elle rétorqué.
"Rappeler le danger du RN"
Militants du collectif écologique Ibiza, les perturbateurs se sont fait passer pour des journalistes de la chaîne Russia Today pour assister à la conférence de presse. Interviewée à sa sortie, Pauline Rapilly Ferniot, la militante expulsée, a expliqué vouloir "juste rendre visible le fait que la diplomatie de Marine Le Pen était complaisante avec les dictateurs".
"Marine Le Pen présidente, ce ne serait pas la même position sur l'Ukraine et la Russie", a assuré la militante, conseillère municipale EELV à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine). "On a besoin pendant cet entre-deux tours de rappeler le danger que représente le Rassemblement national."
"Ce n'est pas le fait d'être traînée qui a été violent", a commenté la militante un peu plus tard dans la soirée auprès de BFMTV.com. Le marbre de luxe, ça glisse bien. C'est plutôt de s'être retrouvée de la position verticale au moment où je brandis la pancarte à la position horizontale aussi brutalement."
"Je n'ai pas trop de souvenirs, ça a été très rapide, je n'ai pas opposé de résistance et je pense que l'officier de sécurité ne s'y attendait pas", a-t-elle poursuivi. "Ma tête a cogné et a pris tout le choc à la place de mes mains et mon dos. À l'heure où je parle j'ai encore mal au crâne."