Baisse des impôts, décentralisation, retraites… Le calendrier des annonces d'Emmanuel Macron

Emmanuel Macron a dévoilé ses mesures lors d'une conférence de presse à l'Elysée. - BFMTV
Pendant plus de deux heures jeudi soir, Emmanuel Macron a déballé son catalogue de mesures pour répondre à la crise lors de sa première conférence de presse à l'Elysée. Fiscalité, retraites, démocratie, services publics... les réformes devraient s'enchaîner jusqu'en 2022. Voici le calendrier des prochains mois.

- Dès 2019
Immédiat: aucun hôpital et aucune école fermera sans l'accord du maire de la commune d'ici à 2022.
Juin 2019: pour répondre à l'urgence climatique, 150 citoyens vont être tirés au sort. Ils auront pour mission de formuler des propositions concrètes sur les aides au transport, à la rénovation de logement, à l'isolation ou au chauffage. Cette nouvelle assemblée citoyenne tirée au sort participe à la transformation annoncée du Conseil économique, social et environnemental (Cese) en un "conseil de la participation citoyenne".
Par ailleurs, face au défi climatique, le président a annoncé la création d'un "conseil de défense écologique", qui réunira le Premier ministre et les ministres concernés par la question.
Rentrée 2019: les premières classes limitées à 24 élèves seront mises en place. Les classes de grande section au CE1 seront concernées par cette mesure. Sa mise en place devrait être étalée sur trois ans, jusqu'à la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron.
Automne 2019: selon le calendrier de la réforme des retraites, c'est à cette date que les parlementaires se pencheront sur le projet de loi dont Emmanuel Macron a précisé les contours. Il a réaffirmé que l'âge de la retraite sera maintenu à 62 ans. Mais le système par points voulu par l'exécutif devrait pousser les Français à travailler au-delà. Il faudra cependant être patient, la réforme ne sera appliquée qu'en 2025.
Fin 2019: la prime exceptionnelle de 1000 euros sera reconduite. Annoncée en décembre dernier, elle donne la possibilité aux employeurs de verser une prime exonérée de toutes charges sociales et d'impôt aux salariés qui gagnent moins de trois fois le Smic, soit environ 3600 euros.
- Dès 2020
1er janvier 2020: les retraites de moins de 2000 euros seront de nouveau indexées sur l'inflation, a promis Emmanuel Macron. C'est un premier pas vers la disparition de "la sous-indexation" de toutes les retraites, quel que soit leur montant, à partir de 2021.
L'impôt sur le revenu devrait également significativement baisser pour de nombreux Français. Le chef de l'Etat a évoqué une baisse de 5 milliards d'euros de l'impôt sur le revenu. Pour financer cette mesure, des niches fiscales devraient être supprimées, a expliqué Emmanuel Macron sans préciser lesquelles. Le président mise aussi sur une baisse de la dépense publique et sur le fait de faire travailler davantage les Français.
Par ailleurs, le chef de l'Etat a annoncé la mise en place d'un montant minimum de retraite, fixé à 1000 euros, "pour ceux qui ont travaillé". Il s'agit, selon le président, d'un montant "significativement supérieur" au minimum vieillesse qu’il a promis de relever à 900 euros l’an prochain.
"Nous allons travailler à cela avant l'été", a précisé sur notre antenne vendredi matin la ministre de la Santé Agnès Buzyn. "Nous allons essayer de le mettre en œuvre dès 2020, en flux, c'est-à-dire pour toutes les personnes qui arriveront à la retraite en 2020", a-t-elle ajouté.
Premier trimestre 2020: sans donner de précisions, Emmanuel Macron a dit souhaiter "ouvrir un nouvel acte de décentralisation, adapté à chaque territoire qui doit porter sur le logement, le transport, la transition écologique".
Parmi les mesures de cet "acte", le président a annoncé la création de "maisons de service au public" baptisées "France services". Elles seront progressivement installées dans chaque canton d'ici 2022.
- Dès 2022
Printemps 2022: La réforme constitutionnelle devrait également être adoptée au premier trimestre 2020. Mais nombre de ses mesures ne seront visibles qu'en 2022 au moment des élections législatives. Une part de proportionnelle devrait être instaurée, "autour de 20%", tandis que le nombre de parlementaires sera revu à la baisse d'un quart.
Cette révision constitutionnelle, qui sera étudiée dès cet été, devrait également comprendre la réforme du référendum d'initiative partagé. Jugé trop complexe à mettre en œuvre actuellement, Emmanuel Macron a souhaité le simplifier. Il suffirait qu'une proposition réunisse un million de citoyen pour "prospérer en projet de loi ou aller en référendum".
- Ces annonces qui n'ont pas de dates précises
Mesure qui concerne en particulier les mères isolées, les Caisses d'allocations familiales seront bientôt dotées de prérogatives "pour prélever directement les pensions alimentaires dues" en cas d'impayés de l'ex-conjoint.
L'ENA sera bien supprimée, a confirmé Emmanuel Macron, qui a indiqué vouloir "mettre fin aux grands corps de la fonction publique". L'ex-président de la Ligue de football professionnel, Frédéric Thiriez, a été mandaté pour réfléchir à la transformation de la haute fonction publique.
Pour lutter contre l'évasion fiscale, le chef de l'Etat a également annoncé que la cour des Comptes "devra évaluer les sommes qui échappent à l'impôt".
Enfin, le président a déclaré vouloir "profondément refonder" la politique migratoire européenne. Il a ainsi évoqué un espace Schengen "moins d'États".