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Terrorisme

Terrorisme: plus de 770 individus dans le viseur de la justice française

Entre 700 et 800 enquêteurs travaillent sur les investigations sur les attentats du 13 novembre.

Entre 700 et 800 enquêteurs travaillent sur les investigations sur les attentats du 13 novembre. - Lionel Bonaventure - AFP

Malgré l'arrestation de Salah Abdeslam, les autorités françaises et belges sont conscientes que "le puzzle est encore loin d'être terminé" pour identifier tous les acteurs des attentats du 13 novembre.

"Nous avons pas mal de pièces du puzzle et ces derniers temps plusieurs (...) ont trouvé leur place mais je suis encore loin, et nous sommes encore loin, d'avoir terminé le puzzle." Lundi, le procureur fédéral belge, Frédéric Van Leeuw, a confirme que malgré l'arrestation de Salah Abdeslam, tous les acteurs ou participants aux attentats du 13 novembre n'ont pas été identifiés ou arrêtés. 

Dans le détail, le procureur belge a assuré que sur son territoire, la justice a ouvert, en 2015, "315 nouveaux dossiers de terrorisme". Pour 2016, "presque 60". En France, l'ampleur des réseaux supposés terroristes est la même. Il y a "actuellement 244 affaires en cours, enquêtes préliminaires du parquet et instructions cumulées, qui concernent judiciairement 772 individus mis en examen et placés en détention provisoire ou recherchés", a précisé François Molins, le procureur de Paris.

Six juges d'instruction saisis

En France, 700 à 800 enquêteurs travaillent sur les investigations en lien avec le terrorisme, a précisé François Molins, le procureur de Paris, sans communiquer le nombre exact. Il a toutefois indiqué que six juges d'instruction anti-terroristes étaient saisis pour l'enquête sur les attentats du 13 novembre. On peut facilement imaginer que de nombreux agents de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) collaborent.

Depuis les attaques de Paris, chaque semaine, un agent de la sous-direction anti-terroriste (SDAT) et un autre de la section anti-terroriste (SAT) se rendent en Belgique pour coordonner les recherches avec les enquêteurs locaux. D'autant que, selon ses premières confidences, Salah Abdeslam avait de nouveaux projets terroristes.

D'autres suspects identifiés

Si l'incarcération de Salah Abdeslam a porté un coup d'arrêt à Daesh en Europe, comme s'est félicité le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, d'autres individus, supposés être impliqués dans les attaques de Paris, se trouvent toujours dans la nature. Le travail des enquêteurs a payé ce lundi avec l'identification de celui qui était jusqu'alors connu sous le pseudonyme de Soufiane Kayal, un complice présumé des commandos du 13 novembre, dont l'ADN a été retrouvée sur des ceintures explosives à paris. Il a été identifié comme étant Najim Laachraoui

Outre cet homme qui avait été contrôlé en Autriche en compagnie de Salah Abdeslam et de Mohamed Belkaid, un Algérien de 35 ans, abattu à Forest la semaine dernière, les recherches se concentrent sur Mohamed Abrini. Ce Belgo-Marocain de 31 ans a été filmé par des caméras de vidéo-surveillance d'une station-service, en compagnie d'Abdeslam, à bord d'une voiture qui a conduit les terroristes à Paris.

La perquisition d'un appartement à Forest, dans la banlieue de Bruxelles, a également permis d'orienter les recherches vers les frères El Bakraoui. Le premier, Khalid, est soupçonné d'avoir loué, sous un faux nom, une planque à Charleroi, en Belgique. Son frère, Ibrahim, est connu des services de police pour, notamment, avoir tiré à la Kalachnikov sur des policiers en 2010. 

J.C.