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Syrie

Syrie: Obama et Hollande toujours déterminés, Ban Ki-moon inquiet

Le président français François Hollande (photo d'illustration).

Le président français François Hollande (photo d'illustration). - -

Intervention ou non? Le président américain a engrangé les soutiens avant le vote au Congrès dans six jours. François Hollande, lui, a de nouveau eu un discours de fermeté. Mais Ban Ki-moon a appelé à ne pas tomber dans une "action punitive".

Tandis que Washington et Paris semblent plus que jamais déterminés à des frappes pour "sanctionner" le régime de Damas, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est inquiété ce mardi des conséquences d'une action "punitive".

> Obama reçoit des soutiens de poids au Congrès

Ce mardi, Barack Obama a engrangé des points sur le dossier syrien. Le président américain a reçu des soutiens de poids au Congrès pour autoriser des frappes contre le régime de Bachar Al-Assad, à six jours du vote du Congrès des Etats-Unis sur la question. Notamment celle du président républicain de la Chambre des représentants, John Boehner.

Le chef de l'Etat américain, qui devait s'envoler dans la soirée pour la Suède, s'est ainsi déclaré "confiant" sur l'issue des votes. Il a une nouvelle fois mis l'accent sur le fait que toute intervention en Syrie serait "limitée" et "proportionnelle".

> Hollande repousse l'idée d'un vote au Parlement

François Hollande, lui, a repoussé mardi l'idée d'un vote au Parlement sur la question. "Nous n'en sommes pas encore là", a-t-il indiqué au cours d'une conférence de presse dans l'après-midi aux côtés du président allemand Joachim Gauck. Assemblée nationale et Sénat doivent néanmoins se réunir mercredi pour débattre de la question.

Le président français a réaffirmé sa détermination à "sanctionner" Bachar al-Assad, malgré les menaces proférées la veille par le président syrien dans une interview au Figaro. Le chef de l'Etat n'a pas mâché ses mots pour un "dictateur" qui "parle de 'liquider' tous ceux qui ne sont pas d'accord avec lui".

Mais François Hollande, destabilisé par la défection britannique et la prudence américaine, ne s'est guère étendu sur ses intentions. Il a promis de s'exprimer devant les Français quand il aurait en main "tous les éléments".

> L'UMP adopte une position commune

De son côté, l'UMP a adopté une position commune sur la question, en insistant sur la nécessité de la publication préalable du rapport des enquêteurs de l'ONU, et sur un consensus du Conseil de sécurité de l'ONU. Deux conditions qui rendent rédhibitoire une intervention à court terme.

Au sein de l'opposition, de nombreuses voix se sont en outre élevées pour un vote préalable au Parlement. Une opinion partagée par trois quarts des Français, selon un sondage CSA pour BFMTV.

> Ban Ki-moon inquiet des conséquences d'une action

Le président français s'est-il donc trop exposé? Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a également mis en garde mardi soir contre les risques d'une "action punitive", et pointé l'impact qu'une intervention pourrait avoir sur "les efforts pour empêcher d'autres effusions de sang".

Mathilde Tournier avec AFP