Gaza: Macron demande à Netanyahu de mettre fin au "calvaire" des civils

Emmanuel Macron à l'Élysée à Paris, le 20 juin 2024. Photo d'illustration - ANDRÉ PAIN / POOL / AFP
Emmanuel Macron a affirmé avoir dit ce mardi 15 avril au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu que "le calvaire" des civils de Gaza devait "prendre fin", appelant à un cessez-le-feu permettant la libération des otages du Hamas et à "l'ouverture de tous les points de passage de l'aide humanitaire".
"Cessez-le-feu, libération de tous les otages, aide humanitaire, puis réouverture enfin d'une perspective de solution politique à deux États", a déclaré le président français sur le réseau X.
"C'est dans ce contexte que j'envisage la Conférence de juin" que la France coprésidera à l'ONU avec l'Arabie saoudite, "en prenant en compte les intérêts de sécurité d'Israël et de tous dans la région", a-t-il ajouté.
Cette conférence doit "déclencher une série de reconnaissances" d'un Etat palestinien, notamment par la France, tout comme de l'Etat d'Israël par plusieurs pays arabes afin d'engager une dynamique de paix dans la région, avait-il expliqué lundi.
"Le calvaire que vivent les populations civiles de Gaza doit prendre fin", a-t-il demandé.
"L’ouverture de tous les points de passage de l’aide humanitaire est une nécessité vitale pour les populations civiles de Gaza. Je l’ai vu à El-Arish, cette aide est bloquée de l’autre côté de la frontière. Elle doit parvenir aux civils le plus vite possible", a abondé le chef de l'État.
"Une énorme récompense pour le terrorisme"
Emmanuel Macron a également répété que "le cessez-le-feu est la seule façon d’assurer la libération des otages toujours retenus par le Hamas".
"La libération de tous les otages a toujours été une priorité absolue, tout comme la démilitarisation du Hamas", a assuré le président français.
De son côté, Benjamin Netanyahu a déclaré à Emmanuel Macron que l'établissement d'un État palestinien serait "une énorme récompense pour le terrorisme", ont indiqué ses services. Ces derniers jours, Emmanuel Macron a évoqué à plusieurs reprises une possible reconnaissance d'un État palestinien par la France en juin.
"Au cours de la conversation, le Premier ministre s'est fermement opposé à la création d'un État palestinien, affirmant que cela constituerait une énorme récompense pour le terrorisme", a indiqué le bureau de Benjamin Netanyahu dans un communiqué.
"Le Premier ministre a déclaré au président français qu'un Etat palestinien établi à quelques minutes des villes israéliennes deviendrait un bastion du terrorisme iranien", précise le communiqué.
Celui-ci note aussi qu'"aucune entité palestinienne" n'a condamné l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre aujourd'hui toujours en cours dans la bande de Gaza.
Sa prise de position en faveur de la reconnaissance d'un Etat palestinien a valu à Emmanuel Macron de vives critiques d'une partie de la classe politique française et en Israël.
Près de 150 pays reconnaissent l'État palestinien. En mai 2024, l'Irlande, la Norvège et l'Espagne ont franchi le pas, suivis par la Slovénie en juin. La solution à deux États reste toutefois rejetée par Benjamin Netanyahu.