Gaza: l’ONU s’alarme de la situation humanitaire dans l'enclave palestinienne

Des habitants marchent dans un quartier dévasté situé dans un camp de réfugiés du centre de la bande de Gaza, le 14 mars 2025 - Eyad BABA / AFP
La situation humanitaire dans la bande de Gaza est "probablement la pire depuis le début de la guerre" entre Israël et le Hamas, a prévenu lundi 14 avril le Bureau des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha) dans un communiqué.
"La situation humanitaire est maintenant probablement la pire depuis le début des hostilités il y a 18 mois", a indiqué Ocha, en notant que les derniers passages d'approvisionnement autorisés dataient d'un mois et demi, "soit la plus longue interruption à ce jour".
Israël a bloqué le 2 mars l'entrée d'aide humanitaire dans Gaza, fermant tous les passages vers le petit territoire palestinien, puis y a repris ses opérations militaires le 18 mars, après deux mois de trêve.
"La nécessité urgente d'un cessez-le-feu"
L'aide humanitaire est devenue "la première source de revenus" du Hamas à Gaza, avait justifié le ministre des Affaires étrangères israélien, Gideon Saar.
"En raison de la fermeture des points de passage, renforcée par les restrictions à l'intérieur de Gaza, la pénurie d'approvisionnement a forcé les autorités à rationner et à réduire les livraisons", a dénoncé Ocha.
Lors d'un échange téléphonique, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et Emmanuel Macron ont pour leur part insisté sur "la nécessité urgente d'un cessez-le-feu" à Gaza et de "l'accélération de la livraison de l'aide humanitaire", selon l'agence de presse officielle palestinienne Wafa.
La guerre à Gaza a été déclenchée par l'attaque sans précédent perpétrée le 7 octobre 2023 par le Hamas dans le sud d'Israël.
Au moins 50.983 morts à Gaza
Elle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des chiffres officiels. Sur 251 personnes alors enlevées, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 mortes, selon l'armée.
Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé lundi qu'au moins 1.613 Palestiniens avaient été tués depuis le 18 mars, portant à 50.983 le nombre de morts à Gaza depuis le début, il y a 18 mois, de la riposte israélienne.
Dans un message sur X, Emmanuel Macron a estimé qu'il fallait "réformer" l'Autorité palestinienne pour lui donner un rôle, après-guerre, dans la gouvernance à Gaza d'où, a-t-il mis en avant, il faut "écarter" le Hamas.
Lors d'une visite à l'Institut du monde arabe à Paris, il est ensuite revenu sur son plan pour la conférence des Nations unies que la France coprésidera avec l'Arabie saoudite en juin à New York.
"Ce que nous voulons déclencher c'est une série d'autres reconnaissances (d'un Etat palestinien, ndlr) mais aussi la reconnaissance d'Israël par des Etats qui aujourd'hui ne le font pas", a-t-il dit.
La veille, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait jugé qu'Emmanuel Macron faisait une "grave erreur" en promouvant l'idée d'un État palestinien, dont la "seule aspiration est la destruction d'Israël".