Une alliance Macron-Bayrou est-elle possible?

Emmanuel Macron au journal télévisé de TF1, mercredi 1er février. - Patrick KOVARIK / AFP
L'appel du pied lancé au 20 heures de TF1 mercredi par Emmanuel Macron à François Bayrou a le mérite de la clarté: "Il y a beaucoup de ses anciens compagnons de route qui nous ont rejoints et j'espère qu'il prendra lui-même ses responsabilités dans les jours, dans les semaines qui viennent, puisque j'ai entendu que c'était son projet."
Invité de l'émission Bourdin direct mercredi matin, sur RMC-BFMTV, le président du MoDem avait pourtant adressé à titre préventif une fin de non-recevoir à l'ancien ministre de l'Economie, précisant même avoir "un problème avec Macron". "Je ne sais pas bien qui il est, quel est son projet, avec qui il veut gouverner", avait-il justifié.
Crédité de 20% des intentions de vote par le premier sondage réalisé après l'éclatement de l'affaire Fillon, Emmanuel Macron verrait d'un bon oeil l'apport des 4% alloués à François Bayrou par les études d'opinions, dans l'hypothèse de sa candidature.
Un rapprochement impossible?
Pour l'heure, rien n'y fait. Les sollicitations d'Emmanuel Macron ne semblent pas être entendues. Lundi déjà, François Bayrou avait; au même 20 heures de TF1, estimé que "l'option Macron" n'était "pas mûre". L'avertissement n'aura, de fait, pas découragé le candidat de En Marche!.
François Bayrou ferme-t-il définitivement la porte à Emmanuel Macron? Rien ne permet de le dire pour l'instant. L'absence de certitude sur le projet est selon le centriste le principal obstacle au fait qu'il puisse s'allier à Emmanuel Macron. Peut-être la mise au clair du programme du candidat Macron, plusieurs fois repoussée et désormais prévue pour début mars, sera-t-elle le catalyseur nécessaire à ce ralliement.
A moins que les réticences égotiques du président du MoDem finissent par l'emporter. "Rejoindre est un mot que je n'emploie pas souvent", lâchait-il sur BFMTV mercredi.
A moins que, face à la tempête soufflant sur Les Républicains, François Bayrou n'en revienne à son choix initial lors de la primaire de la droite et du centre, soit un soutien à Alain Juppé. A ce détail près que ce recours à une n'est pas à l'ordre du jour. Le maire de Bordeaux, une nouvelle fois mercredi, en a rejeté l'éventualité.