Sapin votera Hamon... sans le soutenir

Après François Hollande, le déluge: invité ce jeudi de BFMTV et RMC, Michel Sapin, fidèle parmi les fidèles du chef de l'Etat, a annoncé qu'il voterait pour Benoît Hamon, sans pour autant soutenir son projet politique: "Je ne manquerai pas à ma famille politique", a indiqué le ministre de l'Economie et des Finances.
"Le candidat socialiste, c’est Benoît Hamon. Je voterai pour lui." Pour autant, Michel Sapin exprime son désaccord sur la campagne du vainqueur de la primaire socialiste, et déplore "l'absence de responsabilité" de son projet. Des critiques dont Benoît Hamon, enlisé en cinquième place dans les sondages, n'avait pas besoin.
"Manque de loyauté"
Le camarade de promotion du président de la République à l'ENA regrette que François Hollande ait renoncé, et "condamne surtout ceux qui l'ont mis dans cette situation". "Les frondeurs d'abord", tance le grognard hollandais, "et d'autres qui ont manqué de loyauté personnelle", dit-il en direction d'Emmanuel Macron.
"Il manque dans cette élection l’expression de ceux qui ont agi, et qui sont prêts à défendre ce qu’ils ont fait", juge ainsi Michel Sapin. L'ancien député de l'Indre fustige par opposition une "gauche de l'imprécation", "celle qui croit que la parole compte plus que l'action", évoquant notamment Jean-Luc Mélenchon.
Valls a fait un choix "en conscience"
Le patron de Bercy n'a pas condamné le soutien de Manuel Valls à Emmanuel Macron, estimant que l'ancien Premier ministre avait fait son choix "en conscience". A ses yeux, les socialistes qui passent dans le camp d'Emmanuel Macron ne doivent d'ailleurs pas faire l'objet de sanctions du parti. "S’il avait fallu entrer dans un mécanisme de sanction, il aurait fallu le faire il y a cinq ans déjà. Et à l’encontre d’autres", regrette-t-il, amer.
Proche d'une forme de "ni-ni", Michel Sapin n'est pas plus tendre avec Emmanuel Macron, qu'il décrit volontiers comme un opportuniste: "C’est quelqu’un qui s’est placé là parce que l’espace de la gauche du gouvernement était libre ou a été rendu libre", explique-t-il, "je préfère les engagements politiques qui viennent de quelque part."