BFMTV
Parti socialiste

"Des concessions notamment sur les retraites": Olivier Faure divulgue "la forme de deal" de non-censure avec le gouvernement de François Bayrou

placeholder video
Invité sur BFMTV ce dimanche 4 mai, le patron du parti socialiste Olivier Faure a expliqué les termes de l'accord noué entre le gouvernement de François Bayrou et le parti de gauche pour éviter un vote de censure.

L'accord n'avait rien d'un véritable secret, mais n'avait jamais été formellement explicité par l'une ou l'autre des parties. C'est désormais chose faite. Ce dimanche 4 mai, le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure a reconnu sur BFMTV une "forme de deal avec le gouvernement" de François Bayrou visant à lui éviter la censure.

Pour rappel, c'est l'extrême droite et le Nouveau Front populaire qui ont mené à la chute du gouvernement de Michel Barnier en décembre après l'échec d'un accord politique sur le budget 2025, en votant de coeur une motion de censure.

Après seulement quelques jours, Emmanuel Macron a désigné comme nouveau Premier ministre François Bayrou, issu du Modem, espérant qu'il saurait agrandir le socle politique du gouvernement jusqu'au PS. Finalement, à défaut d'une entente pour former un gouvernement, ce "deal" s'est transformé en accord de non-censure, garantissant davantage de stabilité à l'équipe en place depuis plus de quatre mois.

"Je vous rappelle que nous avons censuré Michel Barnier, que nous avons ensuite accepté, dans une forme de deal avec le gouvernement, de négocier avec lui parce que nous voulions qu'il y ait un budget pour la France - en échange de concessions", a dévoilé Olivier Faure publiquement ce dimanche.

Celui-ci évoque "des concessions notamment sur les retraites, sur l'école et sur un certain nombre de sujets, qui ont permis d'éviter le pire", ajoutant: "Ce n'était pas la panacée".

Les socialistes avaient effectivement souligné un certain nombre de lignes rouges, notamment la suppression de 4.000 postes dans l'Éducation nationale prévue dans le budget de Michel Barnier.

Des engagements non respectés? "La censure sera sur la table"

L'un des autres engagements au coeur de l'accord entre le PS et le camp macroniste: rouvrir le dossier inflammable de la réforme des retraites. Le parti à la rose souhaitait au départ une suspension de la réforme d'Élisabeth Borne le temps qu'elle soit révisée, mais n'a pu obtenir que ce que François Bayrou nommera "conclave" sur les retraites, renvoyant la balle aux partenaires sociaux. La suspension, présentée comme condition indispensable du PS, a finalement fait l'objet d'un recul.

François Bayrou refuse le retour de la retraite à 62 ans: signe-t-il la fin de son gouvernement?
François Bayrou refuse le retour de la retraite à 62 ans: signe-t-il la fin de son gouvernement?
3:29

Toutefois, Olivier Faure note que la promesse initiale ne semble plus tenue. Le Premier ministre a par exemple sapé le travail de négociations de ce "conclave" toujours en cours, assurant que le retour à un âge de départ à la retraite à 62 ans était totalement exclu. Questionné sur un possible retour à ce seuil symbolique sur France Inter le 16 mars, François Bayrou a répondu un simple: "non".

"Ça, ce n'est pas possible", regrette ce dimanche Olivier Faure, qui estime que ce paramètre de l'âge de départ fait toujours l'objet de négociations.

"Si le gouvernement ne veut pas entendre ce que les syndicats ont à lui dire, ce que les Français lui ont déjà dit dans la rue et dans le vote, et bien s'il ne l'entend pas, nous saurons nous rappeler à lui. La censure sera sur la table", a-t-il lancé.

Olivier Faure insiste également sur un autre engagement "par écrit" du chef du gouvernement. Il assure que l'accord de non-censure stipule que le Parlement doit être "le dernier décisionnaire sur la question des retraites", alors que l'abrogation de la réforme d'Élisabeth Borne fait l'objet d'un consensus dans toute l'opposition.

Tom Kerkour