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Parti socialiste

Après la charge d'Aubry, l'idée d'une primaire relancée

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Les initiateurs de l'appel "Notre primaire" tiennent une réunion publique jeudi soir à Lille à laquelle Martine Aubry sera présente.

La tribune de Martine Aubry dans Le Monde renforce l'opposition entre deux grandes familles à gauche: celle incarnée par le gouvernement, et une autre gauche plus sociale. Avec la violente charge de la tribune "Sortir de l'impasse", le collectif "Notre primaire" marque un nouveau point.

Depuis l'appel de janvier, la position socialiste a évolué sur la question de l'organisation d'une primaire à gauche. Initialement opposé à une primaire sans Jean-Luc Mélenchon, Jean-Christophe Cambadélis est partant si "tout le monde s'engage à soutenir le vainqueur".

Des signataires appartenant aux différentes composantes de la gauche

La tribune n'est pas signée de la seule main de Martine Aubry, mais aussi de partisans d'une primaire à gauche depuis plusieurs semaines. Si on trouve des représentants de l'aile gauche du PS comme Benoît Hamon et Christian Paul, les signataires ne sont pas pour la majorité de la gauche de la gauche, tel le sociologue Michel Wieviorka ou l'économiste Daniel Cohen.

L'électron libre Daniel Cohn-Bendit a signé alors que l’ancien député européen écologiste s'était dit prêt il y a quelques jours à soutenir Alain Juppé si le maire de Bordeaux sortait vainqueur de la primaire de la droite. Enfin, il y a l'écologiste Yannick Jadot co-initiateur de "Notre Primaire".

A ceux qui renvoient les signataires de la tribune à une gauche passéiste et idéaliste, elle oppose: "La gauche progressiste, la gauche moderne, la gauche de gouvernement c'est nous".

"Sortir Valls le plus vite possible"

La position de Martine Aubry sur un éventuel soutien à François Hollande est difficile à lire. "J'ai toujours pensé que le président de la République n'avait pas besoin d'aller dans une primaire et s'est presque institutionnel", assure la maire de Lille. En revanche, "s'il n'est pas candidat, je suis favorable à une primaire", ajoute-t-elle.

Mais, "les proches de Martine Aubry expliquent que la mairie de Lille est convaincue que François Hollande ne sera pas en situation de se représenter à nouveau en 2017 et veut donc barrer la route de Manuel Valls", indique Thierry Arnaud, chef du service politique de BFMTV. "L’idée principale de ce réquisitoire est de sortir Valls le plus vite possible", abonde Laurent Neumann, éditorialiste politique de BFMTV.

Martine Aubry précisera peut-être ses intentions jeudi soir. Elle passera une tête à la Halle aux Sucres de Lille où se réunit le collectif "Notre primaire". Mais officiellement, la fille de Jacques Delors n'a pas l'intention de s'y rendre pour délivrer un message politique. "Elle va passer à la fin de la réunion, pas spécialement pour prendre la parole mais pour saluer les participants", a assuré François Lamy à La Voix du Nord.