"Une grande maire", "une bonne nouvelle": la classe politique réagit à la démission de Martine Aubry

Après presque un quart de siècle à la tête de la mairie de Lille, Martine Aubry tourne la page. L'ex-ministre socialiste a annoncé sa décision de démissionner, à la "mi-mars", pour laisser les rênes à son premier adjoint, Arnaud Deslandes.
"Je suis élue à Lille depuis 30 ans, je suis maire depuis 24 ans (...) mais le temps est venu de passer la main à une nouvelle génération", a expliqué l'élue de 74 ans, très émue, lors d'une conférence de presse dans la capitale nordiste ce jeudi 6 mars. "Je le fais vraiment avec une très grande sérénité (...) même si le cœur est pincé, bien évidemment", a-t-elle ajouté, essuyant quelques larmes.
"Sa réussite est incontestable dans tous les domaines"
La classe politique a largement réagi à son annonce, les figures du Parti socialiste en tête, pour décrire une femme de convictions. "Martine Aubry a fait de Lille une métropole qui compte entre Paris et Bruxelles. Sa réussite est incontestable dans tous les domaines. Elle laissera une marque indélébile!", a écrit sur X l'ancien chef du parti, Jean-Christophe Cambadélis. "Elle est une figure de la gauche qui a toujours courageusement défendu ses positions au péril de la calomnie (...) Sa volonté de transmettre l’honore", a loué l'actuel secrétaire général du PS, Olivier Faure.
La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a salué son "action" et ses "valeurs", au service d'une "ville généreuse", tout en souhaitant bonne chance à Arnaud Deslandes pour relever ce "défi de taille". "Femme d'engagement, Martine Aubry a œuvré sans relâche pour sa ville, pour ses habitants, pour les valeurs qui nous sont chères: la solidarité, l'égalité, l'inclusion", lui a rendu hommage la députée socialiste Dieybena Diop et porte-parole du parti.
Martine Aubry a également été saluée par des figures de droite et du centre, notamment le président de région Xavier Bertrand, qui a décrit une "maire de caractère, attentive à chacun", qui a "su imposer une vision notamment en faisant de la culture une priorité". "Chère Martine, tu as été une grande maire au service de tous les Lillois", a renchéri le ministre de l'Aménagement du Territoire et ex-ministre socialiste François Rebsamen.
"Une page de la gauche se tourne"
Plus acides, les candidats en lice pour les municipales de 2026 n'ont pas manqué de louer une "bonne nouvelle", à l'image de la députée Renaissance Violette Spillebout, son ancienne directrice de cabinet devenue son opposante. "Cette décision ouvre de nouveaux horizons pour notre ville et pour ses habitants. Cela renforce ma détermination à m'investir pleinement dans l'avenir de Lille, à la servir, et à défendre les intérêts de ses citoyens", a-t-elle réagi.
Le candidat des Verts, Stéphane Baly, a estimé que "le temps du changement est venu", tout en saluant, "non sans émotion, la femme d'État" et les "actions menées". Marine Tondelier, secrétaire nationale d'EELV, a confirmé son soutien à Stéphane Baly, tout en saluant également une "figure de gauche qui n'a jamais renoncé sur ce point, et à qui l'on doit des avancées sociales majeures".
Pour les Républicains, le futur candidat Louis Delemer a taclé le choix de Martine Aubry de désigner d'ores et déjà Arnaud Deslandes comme son successeur.
"Qui peut croire que Lille a besoin d'Arnaud Deslandes? Cette décision ne représente ni un renouveau, ni un changement mais bien la poursuite d'un système qui a conduit notre ville à l'immobilisme", a-t-il tancé appelant à un "véritable changement pour Lille".
De son côté, Aurélien Le Coq, député insoumis du Nord, a estimé qu'une "page de la gauche se tourne" et que La France insoumise écrira "la suivante". "Le Parti socialiste après avoir abandonné les quartiers populaires s'est compromis en permettant au gouvernement Bayrou-Retailleau de rester en place", a-t-il ajouté.
Martine Aubry a toutefois rappelé qu'elle "ne prend pas [sa] retraite politique". "Je ne prends pas de nouvelles fonctions, mais je souhaite continuer à travailler, à m'impliquer, (...) et participer au renouveau des idées de gauche", a-t-elle assuré.