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Bompard envoie une lettre à Retailleau pour s'assurer de "la bonne tenue d'une présidentielle anticipée"

Le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, le 30 avril 2024 à l'Assemblée nationale

Le coordinateur de La France insoumise, Manuel Bompard, le 30 avril 2024 à l'Assemblée nationale - Thomas SAMSON / AFP

Alors que le Premier ministre Michel Barnier est sous la menace d'une motion de censure et que plusieurs élus appellent pour une démission d'Emmanuel Macron, le coordinateur national de LFI fait pression sur le gouvernement.

Faire pression sur le gouvernement. Alors que plusieurs élus RN, LFI et Liot ont appelé cette semaine pour une démission d'Emmanuel Macron afin de sortir de la crise politique actuelle, entraînant de facto une présidentielle anticipée, le coordinateur de La France insoumise (LFI) Manuel Bompard a écrit une lettre au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau au nom de son parti que BFMTV a pu consulter ce vendredi 29 novembre.

"Je souhaite vous demander d'informer les différentes forces politiques des modalités d’organisation d’une élection (présidentielle anticipée)", demande-t-il dans son courrier.

"Je vous remercie de bien vouloir partager l’état de vos travaux préparatoires aux différentes forces politiques qui concourent à l’expression du suffrage", réclame-t-il encore, arguant auprès de Bruno Retailleau que "ministre de l'Intérieur, vous êtes en charge de l’organisation des élections".

Manuel Bompard demande notamment au ministre des détails sur la collecte de parrainages, l'impression de matériel électoral et le délai d'inscription des votants sur les listes électorales.

"Monsieur Barnier va tomber, c'est une certitude", a affirmé Manuel Bompard un peu plus tôt ce vendredi sur BFMTV-RMC, assurant que Jean-Luc Mélenchon est "le mieux placé" à gauche en cas de présidentielle anticipée.

Une "crise politique ouverte" par Macron, selon Bompard

Pour l'élu des Bouches-du-Rhône, la question d'une possible présidentielle anticipée se pose en raison de la "crise politique" actuelle, dont il accuse Emmanuel Macron de l'avoir "ouverte avec la dissolution de l'Assemblée nationale" le 9 juin dernier.

Manuel Bompard affirme que cette situation "pourrait conduire dans les prochains jours à la censure du gouvernement Barnier", alors que l'examen d'une motion de censure pourrait débuter dès le mercredi 4 décembre.

"Une élection présidentielle anticipée devrait donc avoir lieu entre 20 et 35 jours après la démission du président", anticipe déjà l'élu insoumis.

Appels à une démission de Macron

Le rapporteur général du budget à l'Assemblée, le centriste Charles de Courson, et le maire LR de Maux Jean-François Copé ont tous deux plaidé mercredi pour une démission du président Emmanuel Macron pour sortir de la crise provoquée par la dissolution de l'Assemblée nationale.

Quel que soit le ministre qui serait nommé "il n'aura pas de majorité. La seule solution, ce serait une démission du président", a notamment estimé Charles de Courson.

Selon un sondage Elabe pour BFMTV paru mercredi, une large majorité de Français (63%) estime que le président de la République devrait démissionner si le gouvernement était censuré, un peu plus de la moitié d'entre eux (53%) le considérant comme responsable de la situation politique actuelle.

Une Assemblée paralysée

Le gouvernement pourrait activer lundi l'article 49.3 de la Constitution, pour faire adopter sans vote à l'Assemblée le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025, s'exposant à une censure des députés.

Depuis la dissolution de l'Assemblée nationale en juin dernier, l'hémicycle est divisé en trois blocs sans majorité solide. Une nouvelle dissolution ne sera possible que dans un délai d'un an suivant le scrutin.

Le Premier ministre Michel Barnier a mis en garde les députés en cas de censure de son gouvernement. "Il y aura une tempête, des turbulences graves sur les marchés financiers", a-t-il prévenu.

Anthony Lebbos et Juliette Desmonceaux