"C'est à lui d'en tirer les conséquences": Macron poussé à la démission par LFI et le RN en cas de censure contre Barnier

Le président français Emmanuel Macron le 13 novembre 2024 au Collège de France à Paris - Teresa Suarez © 2019 AFP
Emmanuel Macron sur la sellette? Les Insoumis et le RN font monter la pression sur le chef de l'État et lui suggèrent de démissionner en cas du vote d'une motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier.
"Nous sommes des gens tout à fait responsables, nous savons les conséquences qu'une censure aurait", a ainsi expliqué ce dimanche le vice-président du parti d'extrême droite Sébastien Chenu sur LCI.
La menace d'une motion de censure votée par le RN
Dans ce cas de figure, Emmanuel Macron pourrait "renommer le même Premier ministre, renommer un nouveau Premier ministre, déclencher un référendum, (ou) démissionner s'il n'a plus d'autre solution".
"Si jamais la motion de censure était votée, c'est à Emmanuel Macron d'en tirer les conséquences", lance sur BFMTV Edwige Diaz, députée RN de Gironde. "Comme une immense majorité des Français, je me réjouirais qu'Emmanuel Macron présente sa démission. C'est une des issues possibles", explique-t-elle.
Pour être adoptée, une motion de censure à l'Assemblée nationale doit recueillir les voix des députés du Nouveau Front populaire (NFP) et du Rassemblement national (RN). Si la gauche promet déjà de la voter, Marine Le Pen entretient le doute et continue de mettre la pression sur Michel Barnier.
Alors qu'elle rencontrera le Premier ministre à Matignon ce lundi, la cheffe des députés RN a indiqué cette semaine que son parti votera la censure si "le pouvoir d'achat des Français" est "amputé" dans le projet de loi de finances. Le gouvernement Barnier "prend le chemin" de la censure, mettait également en garde quelques jours plus tôt Jordan Bardella sur BFMTV.
Si le Rassemblement national (RN) et la gauche votaient conjointement une motion de censure, le gouvernement Barnier, fragile attelage entre la droite et le centre, serait renversé et le projet de budget rejeté.
Une nouvelle crise politique?
Le pays rentrerait alors dans une période de grande instabilité , coincé entre la grande difficulté de trouver un nouveau gouvernement dans un paysage politique très éclaté et l'impossibilité constitutionnelle d'organiser de nouvelles législatives. En effet, Emmanuel Macron ne peut pas convoquer de nouvelles élections avant l'été prochain.
Dans ce cadre, certains à gauche croient qu'Emmanuel Macron serait obligé de démissionner. Jean-Luc Mélenchon s'est dit "bien évidemment prêt" en cas de présidentielle anticipé au mois de septembre. François Ruffin a lui appellé Emmanuel Macron "à réfléchir sérieusement" à une démission. Quant au PS, Olivier Faure indique qu'il n'est "pas sûr" qu'une présidentielle anticipée soit "la bonne solution".
Car une démission d'Emmanuel Macron entraînerait, sous 35 jours, l'organisation d'une élection présidentielle anticipée. Tout candidat à la fonction suprême devra alors recueillir les parrainage de 500 maires et élus locaux pour se placer sous la ligne de départ. Le temps de la campagne, c'est Gérard Larcher, président du Sénat, qui deviendrait locataire de l'Élysée par intérim.
Mais un tel scénario reste encore lointain. En juin dernier, Emmanuel Macron avait exclu de démission "quel que soit le résultat des légisatives", y compris avec la victoire éventuelle du camp de Marine Le Pen... ou d'instabilité politique majeure.