"La gauche doit se reconstituer": François Hollande veut que la présidentielle se tienne en 2027

François Hollande le 6 mars 2024 au palais de l'Élysée. (Photo d'archive) - Geoffroy VAN DER HASSELT / AFP
François Hollande n'est "pas favorable à une procédure de destitution du président de la République". Alors que la censure plane sur le gouvernement Barnier, l'ancien chef de l'État ne souhaite pas une élection présidentielle anticipée "dans ce contexte d'instabilité et de péril sur les marchés", a-t-il affirmé ce jeudi 28 novembre sur France Inter.
Il se dit "responsable". "Si Michel Barnier tombe parce qu'il n'a pas le soutien du Rassemblement national, il faudra chercher un Premier ministre qui puisse avoir l'assentiment d'une majorité à l'Assemblée nationale", a-t-il soutenu.
"Pas de majorité autour du NFP"
L'ancien président de la République, désormais député de Corrèze, a dit constater qu'il "n'y a pas de majorité autour du Nouveau Front populaire pour qu'un Premier ministre puisse être désigné issu de ses rangs", évoquant l'échec de la candidature de Lucie Castets, même si ce n'est "pas un problème de personne".
Dans les rangs insoumis, la présidente du groupe à l'Assemblée nationale Mathilde Panot avait, elle, estimé ce dimanche sur BFMTV qu'en cas de censure du gouvernement de Michel Barnier, "il ne restera que deux choix au président de la République: nommer Lucie Castets (...) ou alors s'en aller".
Mélenchon "ne sera pas président"
Sur France Inter, François Hollande a estimé que, à l'inverse de lui, Jean-Luc Mélenchon souhaite une présidentielle anticipée. "Il veut être candidat à l'élection présidentielle. Il ne sera pas président, il le sait aussi. Il ne sera même pas au deuxième tour, il le sait aussi", a déclaré François Hollande ce jeudi.
Selon lui, qui souhaite que l'élection présidentielle se tienne comme prévu en 2027, la gauche doit ainsi "se préparer, se reconstituer et faire qu'il y ait une candidature qui puisse valablement gagner la présidentielle".
"Les insoumis sont dans l'obsession de faire tomber, non pas le gouvernement Barnier, mais Emmanuel Macron et d'avoir une élection présidentielle pour présenter Jean-Luc Mélenchon comme candidat. Ecoutez, je suis désolé, je ne suis pas sur cette position-là", a-t-il également déclaré.
Le Parti socialiste a confirmé ce mercredi qu'il votera la motion de censure contre Michel Barnier si le Premier ministre déclenche le 49.3 pour faire passer sans vote le budget de l'État et celui de la sécurité sociale.
De son côté, le Rassemblement national agite de plus en plus cette menace, balayant les mots d'alerte du gouvernement sur la potentielle "tempête" que déclencherait sa chute.