Moralisation de la vie politique: le plan anti-Fillon de Macron

Emmanuel Macron lors d'un déplacement à Hanovre, en Allemagne, le 26 avril 2016. - Rony Hartmann - AFP
Le candidat de LR dans le viseur d'Emmanuel Macron. Ce jeudi 2 mars, l'ancien ministre a dévoilé son programme. Profitant au passage pour s'en prendre à ses concurrents, dont François Fillon et son actualité politico-judiciaire qui plombe sa campagne. "Appeler à une trêve judiciaire pour les cols blancs c'est affaiblir l'autorité de l'état", a estimé Emmanuel Macron.
Et Emmanuel Macron a tenu le promesse faite lors de son rapprochement avec François Bayrou: son programme compte un volet "moralisation de la vie publique". Avec l'actualité qui entoure la campagne de François Fillon, les mesures souhaitées par l'ancien ministre de l'Economie résonnent comme autant de piques envoyées au candidat de LR.
Pas d'activité de conseil pour les parlementaires
Parmi les mesures voulues par le candidat de En Marche!, l'interdiction pour les parlementaires d'exercer des activités de conseil. Une promesse qui pourrait viser aujourd'hui François Fillon et sa société 2F Conseil. Selon des révélations du Canard enchaîné, l'ancien Premier ministre en est l’unique salarié, et l'entreprise affiche plus d’un million d’euros de chiffre d’affaires en trois ans et demi.
Une activité qui n’a aujourd'hui rien d’illégal, mais qui a été un angle d'attaque pour les adversaires politiques de François Fillon. Yannick Jadot et Benoît Hamon lui ont notamment demandé de dévoiler la liste de ses clients, afin de s'assurer qu'il n'y a pas de conflits d'intérêts.
Réduction d'un tiers du nombre de parlementaires
Autre gage d'exemplarité voulu ce mercredi par Emmanuel Macron: l'interdiction pour les parlementaires d'employer des proches ou des membres de leur famille. Une référence explicite à l'affaire qui mine la campagne du candidat LR depuis les révélations du Canard enchaîné. Dans cette histoire, François Fillon est accusé d'avoir employé fictivement son épouse en tant qu'assistante parlementaire.
Si un potentiel aspect fictif dans cette activité pose problème, ce n'est pas le cas d'une collaboration familiale à l'Assemblée, classique parmi les parlementaires, et tout à fait légale. En effet, un député sur six environ emploie un membre de sa famille comme assistant parlementaire. Mais pour dissiper les doutes, Emmanuel Macron souhaite tirer un trait sur ces pratiques.
Fiscaliser l'intégralité de la rémunération des parlementaires
Par ailleurs, d'autres mesures s'attaquent aussi à l'activité des parlementaires. Emmanuel Macron souhaite par exemple la fin du régime spécial de retraite des parlementaires. Un proposition partagée également par François Fillon. Mais le candidat de En Marche! a dans sa besace d'autres idées qui peuvent froisser les parlementaires. S'il est élu à la présidence de la République, il veut fiscaliser l'intégralité de la rémunération des parlementaires.
Mais il veut aussi changer le visage des assemblées. Il a proposé ce mercredi l'interdiction de cumuler de plus de trois mandats identiques successifs et la réduction d'un tiers du nombre de parlementaires. Enfin, il demande également l'interdiction pour tous les détenteurs d'un casier judiciaire (niveau B2) de se présenter à une élection.