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François Bayrou perçoit "une ambiance de panique électorale" au gouvernement

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François Bayrou, président du MoDem et maire de Pau, était mercredi matin l'invité de Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV et sur RMC.

Invité mercredi matin sur BFMTV et RMC, François Bayrou perçoit une "ambiance d'improvisation" au sommet de l'exécutif, "un amateurisme, une ambiance de panique électorale", remarquant que le gouvernement "abandonne l'une après l'autre des mesures" à l'approche des régionales, en faisant notamment référence aux dotations aux collectivités et au calcul de l'allocation adulte handicapé.

"On a l'impression que ceux qui gouvernent ne sentent pas la réalité de la vie des Français dont ils ont la charge", juge François Bayrou. "L'Etat s'isole, l'Etat est faible. (...) Gouverner c'est prévoir. Le gouvernement, on a l'impression non seulement qu'il ne prévoit plus, mais qu'il ne voit rien venir avant d'être immédiatement sur l'obstacle".

"Je ne suis pas au pouvoir, et c'est peut-être ce qu'il faudra un jour changer", espère François Bayrou, sans rien cacher de ses ambitions présidentielles. "François Hollande a additionné les erreurs", juge le président du MoDem, qui veut prédire "un bilan sévère", et estime que François Hollande a déjà perdu la bataille de la présidentielle en 2017. "Je ne vois de quelle manière il pourrait rétablir une situation qu'il a lui-même si profondément dégradée", estime-t-il.

Les migrants peuvent "menacer nos modes de vie"

François Bayrou plaide pour une réforme du Code du travail dans le sens d'une simplification: "On simplifie sa rédaction", mais sans toucher au Smic. "Je ne crois pas que le travail soit trop payé en France, je crois qu'il ne l'est pas assez. (...) Le salaire doit être défendu. Après, on peut réfléchir aux horaires de travail, et aux contrats de travail". A propos de la semaine de 35 heures, le président du MoDem se dit "persuadé qu'on peut modifier la pratique".

A propos de la crise des migrants, "l'inquiétude sur la déstabilisation de nos sociétés sur le fait qu'elles pourraient être menacées dans leur équilibre est une inquiétude réelle, très répandue et légitime", juge François Bayrou. "La France c'est un mode de vie, c'est une manière de vivre". Pour le maire de Pau, "nos modes de vie et nos valeurs peuvent être menacés". Tout dépend du "nombre de ceux qui arrivent sur notre sol sans que nous l'ayons voulu, sans que nous ayons réfléchi à la manière dont nous pouvons les intégrer". "Le statut de la femme, les institutions familiales, l'éducation des enfants, tout cela doit être protégé, garanti dans le futur", plaide François Bayrou.

Le président du MoDem considère le plan sécurité de Nicolas Sarkozy comme "une surenchère", à l'approche de la prochaine bataille présidentielle: "La primaire (chez Les Républicains, Ndlr) entraîne des surenchères". François Bayrou souhaite "une démarche politique nouvelle, qu'Alain Juppé peut porter, parce qu'il n'est pas prisonnier de son appareil, puisse s'imposer en France, et qu'on puisse faire avec lui des rassemblements".