"Une campagne à la Chirac": Wauquiez dévoile son équipe et sa stratégie pour gagner la présidence de LR

Le patron des députés LR, Laurent Wauquiez, le 10 mars 2025 à Paris - Ludovic MARIN / AFP
C'est un trio avec lequel Laurent Wauquiez espère s'imposer en mai prochain dans la course à la présidence du parti Les Républicains. Le patron des députés LR pose aux côtés des trois personnalités qui formeront la direction de sa campagne dans un article mis en ligne par Le Figaro ce mardi 11 mars.
À savoir, le président délégué d'Île-de-France Geoffroy Didier, la première vice-présidente de la région Florence Portelli et le maire de Valence (Drôme) Nicolas Daragon. Lequel est également ancien ministre délégué chargé de la sécurité du quotidien auprès de... Bruno Retailleau, l'autre candidat du congrès LR, toujours aux commandes à l'Intérieur.
Une campagne "à la Chirac"
Deux mots d'ordre pour l'équipe Wauquiez: le terrain et le renouvellement. Toujours dans Le Figaro, on apprend que l'ancien président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a prévu pas moins de 120 déplacements d'ici mai.
Une campagne "à la Chirac", a résumé l'intéressé sur Europe 1 mardi, avant de revendiquer l'héritage de l'ancien président en se présentant comme celui "qui aime le Cantal, qui est de Haute-Loire, bon vivant, qui aime la liqueur de verveine congelée."
Comme ce dernier, qui s'était finalement imposé devant Édouard Balladur au premier tour de la présidentielle 1995, Laurent Wauquiez aimerait renverser les pronostics, reconnaissant son statut actuel de "challenger".
Face au populaire ministre de l'Intérieur et les nombreux cadres qui le soutiennent (Gérard Larcher, Xavier Bertrand, Jean-François Copé, François-Xavier Bellamy...), l'ex-patron du parti - il en avait quitté la présidence après un échec aux élections européennes de 2019 - joue la carte du renouvellement.
Son objectif: "faire émerger" une nouvelle génération "qui a faim et qui veut prendre des responsabilités", rapporte Le Figaro. En ce sens, Laurent Wauquiez participera au campus des Jeunes LR entre les 22 et 23 mars à Epinal (Vosges) et doit tenir une visioconférence avec eux prochainement, indique encore le journal. De quoi offrir une opposition de style face aux pontes du parti soutenant Bruno Retailleau.
"Fendre l'armure"
Jusqu'ici, Laurent Wauquiez attaque son adversaire sur sa liberté de parole, qui serait entachée par la solidarité qui le lie au gouvernement actuel, dans lequel il est, par ailleurs, difficile d'avoir des résultats selon lui.
L'ex-ministre de l'Enseignement supérieur a répété ces éléments sur Europe 1, mais il s'est également essayé à un autre exercice, moins habituel. Celui de "fendre l'armure". Et de répondre par la même occasion à la critique d'"insincérité" qui revient régulièrement à son égard. "J'ai tendance parfois à venir un peu avec le casque blindé. Il faut laisser passer plus ce que l'on est, que les Français puissent juger", a-t-il avancé, avant de se défendre un peu plus tard:
"Je pense qu'à un moment les Français jugent aussi sur les cicatrices que vous avez sur le corps. Il y a une époque où on me disait droite dure. Aujourd'hui, des gens me disent "ah tiens en fait ce qu'il disait, ce n'était pas si mal (...) Sur la durée les Français regardent et se disent 'ok il est monté sur le ring de boxe, il n'a pas toujours gagné (...) mais il est toujours là et il n'a jamais cédé.'"
Et d'insister: "Alors oui, j'ai des cicatrices, oui j'ai fait des erreurs, oui j'ai été KO, oui on m'a planté des poignards dans le dos, mais oui je suis toujours là, j'ai le même enthousiasme et j'ai envie de le partager."