"Participer, c'est cautionner": chez Les Républicains, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau s'opposent sur une participation ou non au gouvernement

Le patron des députés LR Laurent Wauquiez a estimé dimanche 5 octobre que "les conditions (n'étaient) pas réunies" pour participer au gouvernement de Sébastien Lecornu, tandis que le président du parti Bruno Retailleau s'y est dit favorable, ont indiqué à BFMTV des participants à une réunion des parlementaires de la droite.
"Je respecterai la décision collective, mais je considère que les conditions ne sont pas réunies pour une participation", a affirmé Laurent Wauquiez.
Il a estimé que la lettre d'engagement envoyée au parti par Sébastien Lecornu répondait à "très peu de nos demandes", en particulier sur l'immigration, la sécurité et le travail, ont relaté les sources.
"Participer, c'est cautionner. Faire à nouveau un chèque en blanc, ce serait une erreur, par rapport a nos convictions et ce qu'on veut pour le pays", a ajouté le député de Haute-Loire, appelant son parti à "ne pas revivre ce qu'on a connu avec François Bayrou".
Laurent Wauquiez considère que les Républicains ont commis une erreur en décembre en rejoignant le gouvernement du centriste sans connaître la feuille de route.
Retailleau soutenu par Larcher et Bellamy
A l'inverse, Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur sortant, a plaidé pour une participation, de peur que LR soit tenu comme "responsable du chaos", ont indiqué ces sources, précisant que le président du Sénat Gérard Larcher et l'eurodéputé François-Xavier Bellamy soutenaient la démarche du patron des Républicains.
Bruno Retailleau, qui a mis la pression au cours des derniers jours sur Sébastien Lecornu pour obtenir des concessions, a estimé que le poids de son parti au Parlement allait "permettre de peser. C'est une garantie".
Il avait fustigé jeudi lors d'une visio avec les parlementaires le manque d'engagements du Premier ministre sur l'immigration: "il n'y a rien de rien", avait-il lancé, manifestement irrité de ne pas voir satisfaite sa demande de confier à Beauvau "toute la politique de visas", de revoir l'aide médicale d'État (AME) ou de rétablir le délit de séjour irrégulier.
La droite est entrée dans la coalition gouvernementale l'été 2024, dans le sillage de la nomination de Michel Barnier à Matignon, après la dissolution de l'Assemblée nationale.