Tribune de Sarkozy: pourquoi parle-t-il maintenant?

L'ancien président de la République Nicolas Sarkozy - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Un constat s'impose: Nicolas Sarkozy a réussi son coup politique et pris tout le monde de court. Dans une tribune au vitriol publiée dans Le Figaro il parle de "calomnie", de "justice instrumentalisée" et compare presque ouvertement la France à l'Allemagne de l'Est et les pratiques du gouvernement, de la police et de la justice aux "activités de la Stasi", l'ancienne police secrète d'avant la chute du mur de Berlin.
Mais pourquoi cette virulente sortie? Il ne pouvait plus rester sans répondre après la publication par Mediapart d'une partie des écoutes de ses deux téléphones, dont l'un utilisé sous un prête-nom. Ensuite, ce texte permet de tester son propre camp et de compter ses réels soutiens. "Il attend des réactions des barons de la droite, assure Bruno Jeudy du Journal du dimanche. Car, si Jean-François Copé l'a défendu, nous n'avons pas entendu un mot d'Alain Juppé, François Fillon, Bruno Le Maire ou Xavier Bertrand". Soit les autres présidentiables de la droite.
Encore une fois, pour le moment, seuls ses proches se sont précipités de saluer "son courage" (Copé) ou une "réaction humaine" (Karoutchi) mais selon Europe 1, un cadre de l'oppistion regrette le "retour de la stratégie du Karchër".
L'avenir dira si en pleine tourmente judiciaire, Nicolas Sarkozy récolte les bénéfices de cette initiative atypique. "Jamais un ancien président de la République n'avait attaqué avec autant de violence le monde politique et judiciaire", estime Laurent Neumann, éditorialiste politique sur BFMTV.
Enfin, à trois jours du premier tour du scrutin, cette intervention pourrait jouer en faveur de sa famille politique en allumant un contre-feu. Et dans ce cas de figure, il pourrait apparaître comme l'homme d'une hypothétique "vague bleue" après avoir perdu l'ensemble des élections intermédiaires de son quinquennat.