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Sarkozy: le récit de sa garde à vue

Nicolas Sarkozy à la télévision lors de son entretien sur TF1 et Europe 1

Nicolas Sarkozy à la télévision lors de son entretien sur TF1 et Europe 1 - -

L'ancien président de la République a mal vécu son placement en garde à vue, mardi matin, comme sa mise en examen quinze heures plus tard par deux juges d'instruction qui enquêtent dans l'affaire du financement libyen de sa campagne 2007.

Nicolas Sarkozy a vécu son placement en garde à vue comme une "humiliation". L'ancien président de la République a même insisté fortement sur le traitement qui lui a été réservé durant l'entretien accordé mercredi à TF1 et Europe 1, quelques heures seulement après sa notification de mise en examen pour corruption active et trafic d'influence.

48 heures avant, c'est à 8 heures du matin qu'il a répondu, sans sa défense habituelle, à la convocation qui lui a été adressée par Direction centrale de la police judiciaire de Nanterre. Nicolas Sarkozy n'a alors que peu d’éléments sur ce qui l'attend, raconte Le Figaro jeudi. Il sera placé directement dans un bureau, au neuvième étage du bâtiment.

"Où est le trafic d'influence?"

Que s'est-il donc passé? Les enquêteurs ont interrogé Nicolas Sarkozy, et aussi son avocat Thierry Herzog et Gilbert Azibert jusqu'à obtenir suffisamment d'éléments fructueux, selon eux, pour que les juges puissent les mettre en examen pour "corruption" - "active" ou "passive" - et "trafic d'influence".

L'ancien chef de l'Etat s'est pourtant défendu en affirmant que les écoutes démontrait son refus d'intervenir en faveur d'un "poste à Monaco" pour "Monsieur Azibert" via maître Thierry Herzog. "Résumons le dossier sur le fond: Monsieur Azibert n’a rien obtenu, je n’ai pas fait de démarche […]. Où est le trafic d’influence? Où est la corruption? Qui a corrompu, et pour quel objet?", a martelé Nicolas Sarkozy mercredi soir.

Les écoutes révélées, en mars dernier, par Mediapart de ses conversations avec Thierry Herzog racontaient pourtant ce moment et évoquaient alors une "taupe" bien en place au sein de l’Etat français à qui il faudrait rendre service. C'est à cette période aussi qu'avait été découvert l'utilisation par Nicolas Sarkozy d'un pseudonyme pour détenir une seconde ligne téléphonique: Paul Bismuth.

La panne d'ascenseur

Mais cette journée de mardi ne pouvait être complète sans "l'anecdote de la panne d’ascenseur". Nicolas Sarkozy, au moment de quitter les locaux de la police pour ceux des deux juges d'instruction, s'est retrouvé coincé 20 minutes, en compagnie de trois policiers qui l'escortent, dans l’ascenseur avant d'être libéré par les pompiers.

Une fois face aux juges qui instruisent l'enquête, Nicolas Sarkozy s'est contenté de lâcher: "Vous êtes des juges politiques. Je n'ai rien à vous dire", explique Le Figaro, qui cite des proches de l'ancien Président. Il est près de deux heures du matin car entre temps il appelé un avocat pour le conseiller, Me Pierre Haik.

Moins de 24 heures plus tard, c'est souriant que Nicolas Sarkozy a passé la soirée avec des proches dans un restaurant italien du 16e arrondissement de Paris. Il venait, par des attaques virulentes contre leur indépendance et leurs motivation, de renvoyer à l’ascenseur aux "deux dames", les deux juges.

S.A. avec Sarah-Lou Cohen