BFMTV
Les Républicains

Saint-Pierre-et-Miquelon: Laurent Wauquiez défend le "sérieux" de sa proposition

placeholder video
Le chef des députés LR, en campagne pour la présidence de son parti, justifie sa proposition d'"enfermer" dans un centre de rétention à Saint-Pierre-et-Miquelon des étrangers "dangereux" soumis à une OQTF, une semaine après avoir fait polémique.

"Ne vous trompez pas, le sujet est extrêmement sérieux". Le chef des députés Les Républicains, Laurent Wauquiez, défend ce jeudi 17 avril sur BFMTV-RMC sa proposition polémique d'"enfermer" dans un centre de rétention à Saint-Pierre-et-Miquelon des étrangers "dangereux" soumis à une obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Pour convaincre de sa crédibilité, il avance que les OQTF sont "l'un des domaines de plus grande faillite de l'État et de la sécurité dans notre pays". En s'en prenant au passage à ses détracteurs, alors que la mesure a été largement dénoncée par la classe politique.

"Vous me permettrez de constater que tous ceux qui se sont indignés quand j’ai fait ma proposition n’ont rien fait avancer pour l’instant", lâche-t-il.

La séquence remonte à une semaine. Candidat pour la présidence LR contre le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, Laurent Wauquiez s'affiche le 8 avril en Une du JD News avec sa proposition. Déplorant que la rétention administrative pour les étrangers dangereux sous OQTF soit limitée à 90 jours - sauf en cas d'infraction terroriste - l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy souhaite leur mettre la pression.

"Je suis convaincu que leur décision sera de rentrer dans leur pays"

"Ils auraient une seule alternative: soit partir à Saint-Pierre-et-Miquelon, soit rentrer chez eux", explique-t-il, en arguant que ces personnes seraient bloquées à la douane si elles revenaient dans l'Hexagone, car ce territoire d'Outre-mer situé au large du Canada ne fait pas partie de l'espace Schengen.

Des arguments que renouvelle Laurent Wauquiez sur BFMTV-RMC. "Quand vous les mettez (les personnes sous OQTF) dans l'Hexagone, ils choisissent de ne pas rentrer chez eux. Si vous les mettez là-bas, et quand ils auront compris que c'est à 4.000 km d’ici, je suis convaincu que leur décision sera de rentrer dans leur pays et là on change tout", dit-il, avant d'insister:

"Je préfère qu'ils soient à 4.000 km d'ici plutôt que libres dans nos rues. Parce qu'à Saint-Pierre-et-Miquelon on peut les contrôler. Vous êtes sur un petit archipel dans lequel si on augmente nos moyens de sécurité on a la possibilité de les mettre hors d’état de nuire."

Laurent Wauquiez admet toutefois en début d'interview "comprend(re) la réaction des habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon" indignés par cette sortie. Les autorités de l'archipel français ont d'ailleurs lancé une campagne de communication pour répondre par l'ironie.

Jouant sur l'acronyme OQTF, la collectivité propose de le réinterpréter de manière positive et met en avant le territoire: "On Quitte Tout Facilement" pour vivre à Saint-Pierre-et-Miquelon, "On vient en Quête de Tranquillité Familiale", ou encore "Ouvriers Qualifiés pour Travailler dans le Froid".

Laurent Wauquiez, lui, continue, quasiment seul contre tous tant la réprobation politique est générale - de la leader d'extrême droite Marine Le Pen jusqu'à la gauche, en passant par le ministre des Outre-mer Manuel Valls. Reste à voir désormais si sa stratégie sera payante au Congrès LR, prévu à la mi-mai.

Baptiste Farge