"Îles Kerguelen", "Guantanamo à la française": ces autres propositions polémiques à droite avant Wauquiez

Le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan, et celui de l'Union des Droites pour la République, Éric Ciotti. Photo d'illustration - STEPHANE DE SAKUTIN/ Thomas SAMSON/AFP
Un air de déjà-vu règne dans le monde politique ce mercredi 9 avril, au lendemain de la proposition du chef des députés Les Républicains, Laurent Wauquiez, d'"enfermer" des "étrangers dangereux" soumis à une obligation de quitter le territoire français (OQTF) dans un centre de rétention à Saint-Pierre-et-Miquelon, archipel français situé au large du Canada.
En effet, l'ancien patron de la région Auvergne-Rhône-Alpes, actuellement en campagne contre le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau pour prendre la tête de LR, n'est pas le premier à s'aventurer sur ce terrain où plusieurs tenants de la droite dure ont déjà mis les pieds.
• Éric Ciotti et le "Guantanamo à la française"
Pour le mesurer, il n'est pas nécessaire de remonter bien loin dans le temps. En 2021, lors du Congrès de LR permettant de désigner le candidat du parti pour l'élection présidentielle, un certain Éric Ciotti plaidait pour la création d'un "Guantanamo à la française" afin de lutter contre le terrorisme.
Le député des Alpes-Maritimes, qui s'est allié avec Marine Le Pen lors dernières élections législatives, faisait référence à la prison pour jihadistes créée par les Américains au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 .
Cette proposition, quasiment impossible à mettre en place sur le plan juridique et inconstitutionnelle, avait déjà été évoquée par ce même Éric Ciotti après l'attaque de la basilique de Nice, en octobre 2020.
L'expression n'est pas propre à l'ex-président de LR. Georges Fenech, alors député LR et président de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats de 2015, avait plaidé en juillet 2016 pour la création d'un "Guantanamo à la française" afin de gérer le retour des jihadistes de Syrie et d'Irak.
• Nicolas Dupont-Aignan, Cayenne et les îles Kerguelen
Une telle idée rappelle aussi celles formulées par Nicolas Dupont-Aignan, président du micro-parti Debout la France et ex-membre de l'UMP.
L'ancien député de l'Essonne, défait aux dernières élections législatives, proposait en 2014 sur Sud Radio de "rétablir à Cayenne un centre de détention" pour isoler "les fous furieux" partis faire le djihad avant de rentrer sur le sol français.
Le souverainiste se défendait alors de vouloir un retour au bagne de Cayenne, fondé en 1852 par Napoléon III, puis fermé en 1938. Avant de finalement s'excuser lors de la présidentielle de 2017, à laquelle il participait, reconnaissant sur France 2 avoir "blessé les Guyannais".
Sans pour autant abandonner son idée. Il l'avait à nouveau proposée, mais pour les îles Kerguelen, archipel français situé au sud de l'Océan Indien et faisant partie des Terres australes et antarctiques françaises. Les lieux sont quasiment désertés par l'être humain, mis à part les scientifiques présents sur place.