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Les Républicains

OQTF "enfermés" à Saint-Pierre-et-Miquelon: pour Larcher la proposition de Wauquiez est "inappropriée"

Le chef des députés LR Laurent Wauquiez et le président du Sénat Gérard Larcher le 15 mai 2019 à Paris

Le chef des députés LR Laurent Wauquiez et le président du Sénat Gérard Larcher le 15 mai 2019 à Paris - AFP

Membre du parti Les Républicains comme Laurent Wauquiez, Gérard Larcher prend cependant ses distances avec la proposition du chef des députés LR d'"enfermer" des "étrangers dangereux" à Saint-Pierre-et-Miquelon. Cette mesure est "inappropriée" et "irréalisable", selon le président du Sénat.

Une désapprobation de la gauche jusqu'à Marine Le Pen, en passant par le camp présidentiel... et même au-delà. Depuis qu'il a proposé d'"enfermer" des "étrangers dangereux" soumis à des obligations de quitter le territoire français (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon, archipel français situé au large du Canada, Laurent Wauquiez est bien seul.

Même Gérard Larcher, pourtant issu lui aussi du parti Les Républicains, est contre la mesure prônée par le chef des députés LR. "Je pense que cette proposition est inappropriée, en plus elle est irréalisable", lâche le président du Sénat ce jeudi 10 avril sur Europe 1.

"Mais je ne vais pas aller plus loin, parce que je ne vais pas alimenter une polémique, alors qu’il y a une élection dans ma famille politique et je souhaite qu'elle se déroule de la manière la plus paisible qui soit", poursuit-il. Dans ce match opposant Laurent Wauquiez au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau pour la présidence de LR, Gérard Larcher soutient le second.

"Tous les territoires (...) appartiennent à la République"

S'il refuse de mettre de l'huile sur le feu, l'élu des Yvelines se permet toutefois en tant que président du Sénat - et donc de "l'Assemblée de tous les territoires" - de rappeler:

"Tous les territoires qu’ils soient de métropole ou d’Outre-mer, et quel que soit leur statut, ils appartiennent à la République, ils doivent être respectés comme partie intégrante de la République."

Laurent Wauquiez appréciera. Déplorant que la rétention administrative pour les étrangers dangereux sous OQTF soit limitée à 90 jours - sauf en cas d'infraction terroriste - l'ancien patron de la région Auvergne-Rhône-Alpes souhaite leur mettre la pression pour qu'ils acceptent de repartir dans leur pays.

"Ils auraient une seule alternative: soit partir à Saint-Pierre-et-Miquelon, soit rentrer chez eux", a-t-il expliqué ce mardi dans une interview à JD News, en arguant que ces personnes seraient bloquées à la douane si elles revenaient dans l'Hexagone, car ce territoire d'Outre-mer situé au large du Canada ne fait pas partie de l'espace Schengen.

Baptiste Farge