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Les Républicains

"Digne de l'URSS": le torchon brûle chez Les Républicains concernant la participation au gouvernement

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De vives tensions apparaissent chez les Républicains alors que Bruno Retailleau a rejeté l'idée d'une participation LR au futur gouvernement de Sébastien Lecornu. Certains élus s'opposent à cette idée.

Le torchon brûle chez Les Républicains. Tous ne sont pas sur la même ligne que Bruno Retailleau quant à une potentielle participation au nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu.

Le bureau politique du parti, dirigé par Bruno Retailleau, a affirmé, ce samedi 11 octobre, que "la confiance et les conditions ne sont pas réunies pour que Les Républicains participent au gouvernement" et qu'il y aurait simplement un "soutien texte par texte". "Ne pas participer ne signifie pas pour autant censurer", a également souligné le président du parti dans un mail envoyé aux adhérents.

Pourquoi renommer Sébastien Lecornu Premier ministre?
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Mais chez LR, tout le monde n'est pas de cet avis. Lors d'une réunion en visioconférence ce samedi soir, plusieurs députés ont fait part de leur malaise, voire leur agacement, après ces propos.

"Ce qui s'est passé ce matin c'est tout ce que je déteste en politique. Je ne comprends pas le manque de constance de certains", a notamment déclaré le député du Lot-et-Garonne Guillaume Lepers.

"J'ai été choqué"

De son côté, le député du Val-de-Marne Vincent Jeanbrun a affirmé que Bruno Retailleau lui avait reproché d'avoir accueilli Sébastien Lecornu ce samedi matin pour un déplacement à l'Haÿ-les-Roses. "J'ai été choqué [...] ce qui s'est passé ce matin, c'est digne de l'URSS. On va devoir dire les choses à Bruno Retailleau, c'est honteux", a-t-il dit.

Il y a une semaine, lors de l'annonce du premier gouvernement de Sébastien Lecornu, Bruno Retailleau, pourtant bien présent dans l'équipe gouvernementale, avait dénoncé un "gouvernement qui ne reflète pas la rupture promise".

Quelques heures plus tard, Sébastien Lecornu avait remis sa démission au président de la République, qui l'avait acceptée.

"Nos électeurs sont en colère par rapport à ce qui s'est passé dimanche dernier. Plus ça va, plus on se rapproche de la dissolution", a déploré le député d'Eure-et-Loir Philippe Vigier lors de la réunion en visio.

Un appel à l'apaisement

Malgré tout, ces députés appellent à l'apaisement, à commencer par le président du groupe Droite républicaine à l'Assemblée nationale Laurent Wauquiez.

"Il y a beaucoup de choses à dire sur la méthode aujourd'hui. Je comprends les tensions que ça a suscitées chez vous [...] Ce qui compte le plus, c'est la verbalisation par le parti du soutien au gouvernement. C'était fondamental pour éviter la dissolution et le chaos qu'elle provoquerait", a expliqué Laurent Wauquiez.

Il a ajouté: "À partir de mardi, les choses se décident à l'Assemblée nationale. Nulle part ailleurs. Notre responsabilité à nous députés va être de donner un budget à la France."

Plusieurs députés présents à cette réunion ont d'ailleurs dit vouloir donner mandat à Laurent Wauquiez pour négocier avec le Premier ministre.

L'entourage de Bruno Retailleau indique, pour sa part, que ces députés, opposés à lui, sont minoritaires. Le président des Républicains a envoyé un mail aux adhérents LR ce samedi, leur annonçant qu'ils pourraient voter sur la question. "Votre voix doit pouvoir s’exprimer et votre choix devra être respecté, par tous. Car le parti, c’est vous", a-t-il écrit.

Lola Baille et Astrid Bergere