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Suspension, décalage ou abrogation de la réforme des retraites: Sébastien Lecornu assure que "tous les débats sont possibles"

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Interrogé à l'issue de son premier déplacement en tant que Premier ministre reconduit au commissariat de l'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), Sébastien Lecornu a déclaré que "tous les débats sont possibles" concernant la réforme des retraites.

Les lignes vont-elles (enfin) bouger sur les retraites? À l'occasion de son premier déplacement en tant que Premier ministre reconduit au commissariat de l'Haÿ-les-Roses (Val-de-Marne), ce samedi 11 octobre, Sébastien Lecornu s'est dit ouvert à la remis en chantier de la réforme entrée en vigueur il y a un peu plus de deux ans.

"Tous les débats sont possibles, dès lors qu'ils sont dans un cadre réel et réaliste, y compris sur les questions budgétaires", a-t-il répondu à la presse. Avant de préciser: "Dans Le Parisien il y a trois semaines ou un mois, j'avais dit que la réforme Borne n'était pas achevée. Personne ne l'a relevé. J'avais déjà dit des choses."

Après la démission surprise de Sébastien Lecornu, lundi 6 octobre, seulement 14 heures après avoir formé son gouvernement, la suspension, au moins partielle, de la réforme des retraites est apparue comme une des issues de secours pour sortir de cette crise politique qui met en péril les chances de la France d'avoir un budget voté et promulgué pour 2026 avant la fin de l'année.

Gel de l'âge de départ jusqu'à la présidentielle?

La ministre démissionnaire de l'Éducation nationale, Élisabeth Borne, a même créé la surprise, dans les colonnes du Parisien, en appelant à suspendre partiellement la réforme, qu'elle avait pourtant portée en tant que Première ministre et fait passer en force en recourant à l'article 49.3 de la Constitution. "C'est la seule voie pour sortir de la crise actuelle", a-elle insisté sur le plateau de BFMTV.

L'ancienne locataire de Matignon, qui avait pourtant défendu bec et ongle la réforme très impopulaire, a désormais dit "entendre la CFDT qui a en tête de geler, jusqu'à la présidentielle, l'âge de départ à la retraite, qui est à 62 ans et 9 mois".

L'éco du monde : "Retraites : une suspension de la réforme ferait-elle flamber les taux français ?" – 09/10
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Mais attention aux termes employés. Plutôt qu'une suspension, Emmanuel Macron semble préférer un "décalage" de la réforme qui reste le totem de son second quinquennat. Il a en tout cas suggéré aux chefs de partis qu'il a reçus à l'Élysée vendredi (à l'exception de LFI et du RN), de décaler la montée en charge progressive de l'âge légal de départ à la retraite à l'après-élection présidentielle. Il est actuellement à 62 ans et 9 mois pour la génération née en 1963 et doit normalement atteindre 64 ans pour les générations nées à partir de 1968.

Caroline Robin