Castaner juge que la réaction de l'Elysée est un "détail" vis-à-vis des actes de Benalla

Invité de BFMTV et RMC ce lundi, le délégué général de La République en marche Christophe Castaner a considéré que le temps de réponse de l'Elysée face à l'affaire Benalla était un "détail" par rapport aux faits filmés le 1er mai.
"Je pense que c'est un détail par rapport au fait qu'il y a eu un comportement totalement scandaleux qui mérite une sanction. Plusieurs procédures judiciaires, parlementaires sont engagées et c'est une excellente chose", a-t-il déclaré sur notre antenne.
L'affaire Benalla n'est-elle donc pas avant tout l'affaire du temps de réaction de l'Elysée? "Non", a martelé Christophe Castaner, qui est longuement revenu sur la chronologie de la réponse de la présidence, affirmant dans un premier temps que "dès la connaissance des faits, il y a(vait) eu une procédure de licenciement contre M. Benalla."
"Si vous voulez, on va débattre une heure de votre question qui disait 'Il a fallu cinq jours pour réagir', et je vous ai dit 'Non, il n'a pas fallu cinq jours pour réagir, parce que dès le début de ces cinq jours, à l'aube du 1er jour, le président de la République est intervenu", a martelé le délégué général de La République en marche.
La chronologie des faits
Retour sur les faits. Alexandre Benalla, collaborateur proche d'Emmanuel Macron sur des missions de sécurité, a été filmé le 1er mai 2018 en train de frapper et violenter des manifestants, alors même qu'il était autorisé à suivre les forces de l'ordre à des fins "d'observation". En outre, il portait un casque et un brassard "police" sur d'autres images du même jour, alors qu'il n'est pas policier. Il a été identifié sur ces images le mercredi 18 juillet par Le Monde.
Le jeudi 19 juillet, le porte-parole de l'Elysée Bruno Roger-Petit a déclaré que lorsque la présidence avait pris connaissance de ces vidéos, Alexandre Benalla avait été mis à pied quinze jours avec suspension de salaire et rétrogradé à des missions en interne, une version mise à mal depuis par de nombreux clichés. L'Elysée a annoncé le vendredi 20 juillet avoir engagé une procédure de licenciement à l'encontre du collaborateur, qui a été mis en examen dimanche 22 juillet.
Néanmoins, le directeur du cabinet du Président Patrick Strzoda avait pris connaissance des vidéos, identifié Alexandre Benalla dès le 2 mai et immédiatement convoqué l'intéressé. Alors en Australie, Emmanuel Macron avait été prévenu dans la foulée.
"Le Président n'a sûrement pas vu la vidéo le 2 mai"
Lorsque Christophe Castaner mentionne "la connaissance des faits", il fait donc référence à la diffusion des vidéos par Le Monde le 18 juillet et non aux violences du 1er mai, précisant que le Président a "demandé que le dossier soit ouvert et que des sanctions soient prises" après "connaissance d'une récupération de vidéos dans un cadre illicite qui a donné lieu à la mise en examen de trois policiers".
Affirmant que "le Président n'a(vait) sûrement pas vu la vidéo le 2 mai", l'ancien porte-parole du gouvernement a dit que celui-ci avait été informé "par son directeur de cabinet (qui a) pris une première sanction administrative sur des faits que le Président a lui-même jugés scandaleux".
"L'affaire Benalla, c'est l'affaire d'un homme qui a un comportement inacceptable, qui est accompagné dans ce comportement de façon anormale, et il faut que toute la vérité soit faite", a-t-il souhaité.