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"Je ne l'accepte pas!": échange tendu entre de Villepin et Borne sur le Proche-Orient et l'Ukraine

Dominique de Villepin et Élisabeth Borne - Images d'illustration

Dominique de Villepin et Élisabeth Borne - Images d'illustration - Martin BUREAU / AFP - Ludovic MARIN / AFP

Les deux anciens Premiers ministres se sont écharpés au sujet de la place de la France sur la scène internationale, mais également sur les solutions à apporter aux différents conflits en cours.

Une discussion à bâtons rompus. Invités de l'émission "Quelle époque!" diffusée samedi 23 novembre sur France 2, deux anciens Premiers ministres, Dominique de Villepin et Élisabeth Borne, ont fait l'étalage de leurs désaccords quant à la situation internationale actuelle, du Proche-Orient à la guerre en Ukraine, et sur la place qu'occupe la France sur la scène internationale.

Respect du droit international

Dans un premier temps, le premier cité a déploré un manque de clarté de Paris concernant le conflit au Proche-Orient, alors que l'armée israélienne poursuit ses bombardements au Liban et sur la bande de Gaza. "Je ne rappellerai pas la position d’Emmanuel Macron quand il s’est rendu pour la première fois au Proche-Orient en indiquant qu’il fallait former une coalition antiterroriste, je ne crois pas que c'était l’initiative qu’il fallait", commence-t-il.

"Le combat qu’il faut mener et que ne mène pas la France, c’est un combat pour défendre les principes, que le droit inter doit être respecté dans un cas comme dans l’autre (au Proche-Orient et en Ukraine, NDLR)", ajoute-t-il.

En réponse, Élisabeth Borne, a rappelé que peu après les attaques du 7 octobre qui ont provoqué la riposte de l'État hébreu sur la bande de Gaza, "la France a affirmé très fortement dès le départ qu'Israël a le droit de se défendre dans le respect du droit international", rappelle-t-elle.

S'en est suivie une hausse du ton entre les deux anciens locataires de Matignon quant à la posture à adopter actuellement:

"Est-ce qu’elle le fait dans le respect du droit international?", rétorque de Villepin. "La solution magique c'est de ne pas accepter", ajoute-t-il. "Je ne l’accepte pas! Les massacres dans la Bande de Gaza, je ne les accepte pas", rétorque immédiatement Élisabeth Borne.

"Nous ne sommes pas beaucoup de diplomates ici, la diplomatie c’est de réessayer et de réessayer", reprend-il, soulignant qu'il était nécessaire de présenter une nouvelle résolution pour Gaza après les mandats d'arrêt émis par la Cour Européenne Internationale contre Benjamin Netanyahu et un ancien de ses ministres.

Fixer les lignes rouges sur l'Ukraine

En ce qui concerne le conflit ukrainien, la vision de Dominique de Villepin reste la même: il faut que la voix de la France et de l'Europe porte afin de contrecarrer les plans américains.

"Donald Trump arrive avec des idées toutes faites, unilatérales, là encore nous avons deux mois pour avancer sur des positions fortes qui permettent de faire barrage à la diplomatie américaine qui prétend tout régler très vite et toute seule. Travaillons avec les Ukrainiens, avec l’ensemble des Européens pour fixer une position qui servira de ligne rouge à Trump", propose-t-il.

"Sur l’Ukraine on a eu des trains de sanctions successifs de l’Europe qui est restée unie pour sanctionner la Russie", défend Élisabeth Borne, elle-même Première ministre au moment du début du conflit et de la mise en place de ces sanctions.

"Vous avez raison mais peut-on s’en contenter sachant que ces sanctions sont contournées", répond celui qui souligne qu'un cessez-le-feu en Ukraine pourrait permettre à Kiev de ne "pas être forcé" à la capitulation. "Il ne faut pas forcer l’Ukraine à brader son intégrité territoriale ni sa souveraineté", termine-t-il.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV