L'Ukraine demande de nouveaux systèmes pour se protéger des missiles russes

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky à une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre danois à Kiev, le 19 novembre 2024. - Mads Claus Rasmussen / Ritzau Scanpix
L'Ukraine demande à ses alliés occidentaux des systèmes de défense antiaérienne de dernière génération pour se protéger après la frappe d'un missile balistique hypersonique, que Vladimir Poutine a ordonné ce vendredi 22 novembre de produire en série, promettant de nouveaux tirs contre les ennemis de Moscou.
La Russie a dit avoir frappé jeudi la ville de Dnipro, en Ukraine, avec ce nouveau missile Orechnik de portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), un engin lourd à vocation stratégique mais sans sa charge nucléaire et dont le tir depuis la région d'Astrakhan (sud-ouest de la Russie), une première dans cette guerre, a jeté un froid en Europe.
"Un nombre restreint" du missile Orechnik en stock
"Le ministre ukrainien de la Défense a d'ores et déjà des échanges avec nos partenaires pour de nouveaux systèmes de défense antiaérienne, précisément le genre de systèmes qui peuvent protéger des vies face à de nouveaux risques", a déclaré le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans un message vidéo à ses concitoyens publié vendredi soir sur les réseaux sociaux.
L'Ukraine est notamment équipée de systèmes américains Patriot, avec lesquels elle affirme avoir déjà intercepté plusieurs missiles hypersoniques Kinjal vantés comme "invincibles" par le Kremlin et de leur équivalent franco-italien Samp/T, mais en trop faible nombre pour protéger toutes ses villes. Mais la Russie affirme une nouvelle fois avoir avec le missile Orechnik un engin impossible à intercepter, et capable d'atteindre tous les pays d'Europe.
Le président russe, Vladimir Poutine, a vanté vendredi "la puissance" de cette arme lors d'une réunion avec des responsables militaires diffusée à la télévision, et a ordonné de "débuter une production en série".
"Nous poursuivrons ces essais, notamment dans des situations de combat, en fonction de la situation et de la nature des menaces visant la sécurité de la Russie", a déclaré le maître du Kremlin.
Le président américain Joe Biden avait levé le weekend dernier son véto à ces tirs, arguant notamment de la mobilisation de milliers de soldats nord-coréens aux côtés des troupes russes. Un haut responsable américain a tempéré vendredi la menace que constituait le nouveau missile russe.
"Il s'agissait d'une arme expérimentale dont la Russie dispose d'un nombre restreint et qu'elle n'est pas en capacité de déployer régulièrement sur le champ de bataille", a déclaré ce responsable sous couvert de l'anonymat.
Sur le terrain, l'armée russe avance petit à petit depuis des mois au prix de lourdes pertes dans l'est de l'Ukraine. Une source haut placée au sein de l'état-major ukrainien a notamment indiqué vendredi que les troupes russes avançaient de "200-300 mètres par jour" près de la Kourakhové, l'une des localités qui pourraient prochainement tomber.