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Guerre en Ukraine: Jean-Noël Barrot appelle à ne pas fixer de "lignes rouges" dans le soutien à Kiev

Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, lors d'une réunion avec le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, à Londres, le 22 novembre 2024.

Le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, lors d'une réunion avec le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, à Londres, le 22 novembre 2024. - Carl Court / POOL / AFP

Interviewé par la BBC, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a affirmé que la France n'écartait "aucune option" concernant son soutien à l'Ukraine face à la Russie.

"Nous soutiendrons l'Ukraine aussi intensément et aussi longtemps que nécessaire". Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a réaffirmé le soutien de Paris à Kiev face à Moscou dans une interview accordée à la BBC et publiée ce samedi 23 novembre. Après une semaine d'escalade significative dans le conflit, le chef de la diplomatie française a déclaré que les alliés occidentaux ne devraient "pas fixer et exprimer de lignes rouges" concernant le soutien à l'Ukraine.

Jean-Noël Barrot a déclaré que Kiev pourrait tirer des missiles français à longue portée sur la Russie "dans une logique de légitime défense". Il n'a toutefois pas confirmé si ce type de missile avait déjà été utilisé, contrairement aux missiles américains et britanniques. Le président américain Joe Biden a en effet levé son veto à ces tirs, arguant notamment de la mobilisation, aux côtés des troupes russes, de soldats nord-coréens.

"Le principe a été posé... Nos messages au président Zelensky ont été bien reçus", a déclaré Jean-Noël Barrot.

"C'est notre sécurité qui est en jeu"

Concernant l'envoi de troupes françaises au combat, le discours est le même: Paris n'écarte "aucune option".

"Nous soutiendrons l'Ukraine aussi intensément et aussi longtemps que nécessaire. Pourquoi? Parce que c'est notre sécurité qui est en jeu", a-t-il affirmé.

Avant d'ajouter: "Chaque fois que l'armée russe avance d'un kilomètre carré, la menace se rapproche d'un kilomètre carré de l'Europe".

Le ministre des Affaires étrangères s'est également dit "ouvert à une invitation" pour que l'Ukraine rejoigne l'OTAN, comme le souhaite Voloydmyr Zelensky.

"Nous sommes ouverts à une invitation, et donc dans nos discussions avec nos amis et alliés, ainsi qu'avec les amis et alliés de l'Ukraine, nous travaillons à les rapprocher de nos positions", a-t-il expliqué.

Jean-Noël Barrot estime de plus que les pays occidentaux devraient augmenter leurs dépenses en matière de défense. "Bien sûr, nous devrons dépenser davantage si nous voulons faire plus, et je pense que nous devons faire face à ces nouveaux défis", a-t-il déclaré.

Poutine estime que le conflit a pris un "caractère mondial"

Le ton est monté entre l'Ukraine et la Russie après l'utilisation de missiles occidentaux par Kiev sur le territoire russe ces derniers jours. Mais aussi en raison de la frappe avec un missile balistique hypersonique par Moscou sur la ville de Dnipro, une première dans cette guerre.

L'Ukraine a d'ailleurs demandé à ses alliés occidentaux des systèmes de défense antiaérienne de dernière génération pour se protéger contre ce nouveau missile Orechnik de portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km). Un engin lourd à vocation stratégique que Vladimir Poutine a ordonné de produire en série.

Le maître du Kremlin a fait porter, jeudi soir dans un discours à la nation, la responsabilité de l'escalade sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et a menacé de frapper les pays fournissant des armes à Kiev. L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, Kiev disant attendre des décisions "concrètes" de ses alliés.

Juliette Brossault