Guerre en Ukraine: la France réaffirme que l'utilisation de ses missiles sur le sol russe reste une "option"

"Une option". C'est ainsi que le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a rappelé que, pour la France, l'utilisation par l'Ukraine de missiles longue portée sur le territoire russe.
"Vous avez entendu le président (Emmanuel) Macron à Meseberg (Allemagne) le 25 mai, où nous avons ouvertement dit que c'était une option que nous prenions en considération, s'il fallait autoriser des frappes sur des cibles depuis lesquelles les Russes attaquent le territoire ukrainien", a-t-il affirmé, en anglais, à son arrivée à Bruxelles pour une réunion des ministres des Affaires étrangères.
"Donc, rien de nouveau sous le soleil", a-t-il ajouté.
Rien de nouveau, mais un changement stratégique majeur à quelques semaines de l'arrivée au pouvoir de Donald Trump imposé par Joe Biden. L'actuel président des États-Unis vient d'autoriser l'Ukraine à frapper le sol russe avec des missiles à longue portée fournis par les États-Unis.
"Les missiles parleront d'eux-mêmes"
La Russie, qui a annoncé lundi matin avoir abattu 59 drones ukrainiens, notamment au-dessus des régions frontalières de l'Ukraine et dans la région de Moscou, n'a pas encore commenté officiellement l'autorisation américaine. Un député russe en a toutefois minimisé la portée.
"Cela ne changera en rien le cours de l'opération, absolument en rien", a déclaré lundi à l'agence publique russe Ria Novosti, Andreï Kartapolov, président de la commission défense de la chambre basse du parlement.
Le président démocrate Joe Biden accède ainsi à une demande de longue date de Kiev peu avant son départ de la Maison Blanche et le retour du républicain Donald Trump, très critique sur l'aide américaine à l'Ukraine. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a lui-même accueilli avec prudence l'annonce du responsable américain.
"Mais les frappes ne se conduisent pas à l'aide de mots. Les choses comme cela ne sont pas annoncées", a repris Volodymyr Zelensky. "Les missiles parleront d'eux-mêmes".
Ces missiles d'une portée maximale de plusieurs centaines de kilomètres permettraient à l'Ukraine d'atteindre des sites logistiques de l'armée russe et des aérodromes d'où décollent ses bombardiers. Les missiles ATACMS fournis par les États-Unis devraient initialement être utilisés dans la région frontalière russe de Koursk, où ont été déployés des soldats nord-coréens en appui des troupes russes, selon le New York Times, qui cite des responsables américains s'exprimant sous couvert de l'anonymat.
