Remaniement: et si Aubry entrait au gouvernement?

Selon Le Parisien, la maire de Lille a proposé ses services au président de la République pour le prestigieux poste de ministre des Affaires étrangères. Un coup politique gagnant-gagnant à un peu plus d'un an de la prochaine présidentielle.

Mise à jour 9h15: Martine Aubry a démenti cette information et assuré qu'elle n'a jamais eu l'intention d'entrer au gouvernement

Martine Aubry veut tellement empêcher Manuel Valls de devenir le poids lourd de la gauche qu'elle serait prête à entrer au gouvernement lors du remaniement attendu dans les prochains jours. Selon Le Parisien mardi, la maire de Lille a fait savoir à François Hollande que le poste laissé vacant par Laurent Fabius au ministère des Affaires étrangères ne la laisserait pas insensible. Du côté de la présidence de la République, cette offre de service plutôt inattendue présente l'avantage d'intégrer à la dernière équipe gouvernementale du quinquennat une caution de gauche bienvenue à 14 mois de la prochaine présidentielle.

D'autant plus que Martine Aubry, même si elle s'est opposée au projet de révision constitutionnelle, n'imagine pas qu'un autre que François Hollande puisse être le candidat du PS en 2017. La fille de Jacques Delors aurait aussi le mérite de tendre vers plus de parité (18 hommes, 15 femmes actuellement) dans un gouvernement délesté de Christiane Taubira et bientôt de Sylvia Pinel, élue aux dernières régionales.

Aubry plutôt que Royal avec le soutien de Fabius

Au Quai d'Orsay, un prestigieux maroquin régalien, la mère des 35 heures, aurait aussi l'occasion de redorer sa stature personnelle sérieusement ébranlée dans son fief du Nord depuis les régionales de fin 2015.

Surtout, Martine Aubry aurait selon Le Parisien le soutien de Laurent Fabius au contraire de l'autre option qui revient régulièrement: Ségolène Royal. Mais l'actuelle ministre de l'Ecologie, qui pourrait laisser son poste à une recrue venue de EELV, doit faire face à l'hostilité des diplomates. Les noms de Hubert Védrine ou de Jean-Marc Ayrault ont aussi été cités. 

Pour Martine Aubry qui juge "indispensable le rassemblement de la gauche dès le premier tour" de la prochaine présidentielle, le remaniement à venir est l'occasion de montrer l'exemple. Et pour François Hollande d'opposer une personnalité de premier plan à Manuel Valls que ces proches lui décrivent de plus en plus comme rival. 

S.A.