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Professeurs remplacés, autorité, harcèlement... Gabriel Attal fixe ses objectifs à l'Éducation nationale

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Quelques instants après l'officialisation du remaniement ce jeudi en fin d'après-midi, Pap Ndiaye a quitté le ministère de l'Éducation nationale en remerciant le président et la Première ministre. Lors d'une cérémonie de passation de pouvoir, il a demandé à son successeur Gabriel Attal de "prendre soin de nos élèves". Ce dernier a fixé "trois priorités" pour l'école républicaine.

Passation de pouvoir rue de Grenelle. Ce jeudi, Gabriel Attal a succédé à Pap Ndiaye au poste de ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse. Une tâche acceptée avec une "profonde humilité" par l'ancien ministre des Comptes publics de 34 ans.

Il succède ainsi à un ministre fragilisé par plusieurs polémiques comme sa gestion après le suicide de la jeune Lindsay sur fond de harcèlement à l'école. "Cette année fut sans doute la plus intense, peut-être la plus âpre de mon existence. Mais, je n'ai aucun regret, je quitte le ministère serein car j'ai servi du mieux que je pouvais (...) la cause de l'école", a assuré Pap Ndiaye lors de la cérémonie de passation de pouvoir.

Malgré son départ, l'ex-ministre s'est montré confiant:

"Le ministère est en ordre de marche" grâce à d'"admirables serviteurs de l'État". "Prenez soin de nos élèves (...) Je vous souhaite le meilleur dans le chemin qui s'ouvre devant vous", a-t-il ensuite demandé à son successeur.

"Trois priorités"

Après Pap Ndiaye, Gabriel Attal a pris la parole devant un ministère qu'il a quitté en 2020 en tant que secrétaire d'État auprès du ministre de l'Éducation nationale et de la jeunesse. Il a tenu à "saluer l’engagement, la rigueur, l'intelligence et le courage".

Selon lui, "tant reste à faire (...) Le défi est colossal, cette mission est difficile". C'est pourquoi il a d'ores et déjà "fixé trois priorités". Dans un premier temps, Gabriel Attal souhaite "remettre le respect de l'autorité et des savoirs fondamentaux au cœur de l’école". Au sein de ce premier volet, le ministre a cité les récentes émeutes en France après la mort de Nahel lors d'un contrôle de police à Nanterre.

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Puis, l'ancien conseiller municipal de Vanves a expliqué avoir pour objectif de "garantir que chaque élève aura un professeur chaque jour face à lui car nous aurons des professeurs heureux au travail". Il devra en effet trouver des solutions pérennes à la crise de recrutement d'enseignants, défi majeur pour le système scolaire. Pap Ndiaye a ouvert la voie en engageant le retour des concours dans le premier degré à bac+3 contre bac+5.

Enfin, Gabriel Attal espère que l'école deviendra "un lieu où chaque enfant doit être heureux". Il a ainsi pris l'exemple du harcèlement à l'école, "priorité de la rentrée 2023" selon la Première ministre. "La lutte contre le harcèlement scolaire est une exigence morale absolue", a-t-il clamé.

Jeunesse et école privée

À la fin de son discours inaugural rue de Grenelle, Gabriel Attal a balayé les différentes critiques qui ont émergé cet après-midi à l'annonce de sa nomination. À 34 ans, il devient le plus jeune ministre de l'Éducation nationale de la Ve République.

"Oui je suis jeune mais je peux rappeler qu'on peut avoir 34 ans et avoir de lourdes responsabilités", a-t-il lancé, rappelant qu'une majorité d'enseignants avait moins de 40 ans.

Outre son âge, c'est son parcours scolaire qui a aussi animé les réseaux sociaux: le ministre a fait sa scolarité dans des établissements privés. "Oui, j'ai été à l'école privée. Je n'ai pas à renier ou à m'excuser pour ce choix qu'ont fait mes parents à l'époque", a-t-il affirmé.

Il a poursuivi: "Je ne crois pas que le combat est de critiquer les parents qui font ce choix."

"Le combat, c'est de garantir que toute l’école puisse apporter à tous les parents l’essentiel de ce qu’ils attendent pour les enfants", a conclu Gabriel Attal.

Théo Putavy