"Personne n'aurait fait mieux qu'elle": Pascal Canfin défend Élisabeth Borne sur les retraites

Pascal Canfin. - AFP
L'eurodéputé Pascal Canfin prend la défense de la Première ministre Élisabeth Borne, qu'il ne faut pas à ses yeux "changer", et critique la "stratégie de la tension" du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, dans un entretien au Monde paru ce samedi.
"Elle ne doit pas payer les pots cassés"
"Il n'y aurait aucun bénéfice politique à changer la Première ministre, sauf pour changer de ligne", affirme Pascal Canfin, chargé des relations avec le gouvernement au sein du parti présidentiel Renaissance.
"Personne n'aurait fait mieux qu'elle" sur les retraites, "elle ne doit pas payer les pots cassés" des Républicains, divisés sur la réforme, assure-t-il.
"À partir du moment où l'enjeu c'est d'apaiser, de reprendre le chemin, pourquoi changer? D'ailleurs, personne parmi les partenaires sociaux n'affirme que quelqu'un d'autre aurait mieux négocié", estime l'eurodéputé.
Ne pas "faire le jeu de l'extrémisme"
Interrogé sur les propos de Gérald Darmanin sur le "terrorisme intellectuel" de la gauche ou sa volonté de "regarder" la subvention publique versée à la Ligue des droits de l'homme (LDH), Pascal Canfin considère que "nous ne devons pas tomber dans une hystérisation du débat, dans la conflictualité et dans la stratégie de la tension".
"La clé du succès d'un pôle central, c'est d'assumer le dialogue, la nuance, les compromis, la complexité", ajoute le responsable Renaissance. "Dans le cas contraire, nous ferons le jeu de l'extrémisme et de l'affaiblissement de la démocratie", estime Pascal Canfin.
"L'adversaire de 2027, c'est le RN".
Les propos de Darmanin sur la LDH condamnés
Sur la LDH, "un ministre de l'Intérieur ne peut pas menacer de revoir les subventions d'une organisation parce qu'il n'est pas d'accord avec elle. La démocratie, c'est le pluralisme. Ce n'est pas acceptable comme approche", estime Pascal Canfin, qui note à cet égard qu'il "n'y a pas de position officielle du gouvernement sur ce sujet".
Sur les tensions entre le leader de la CFDT Laurent Berger et le président Emmanuel Macron, il considère qu'avant la décision du Conseil constitutionnel le 14 avril, "il est trop tôt pour se projeter dans un dialogue de qualité".
"Il faut d'abord que la majorité mette plus en avant ses mesures sociales" et "la question fiscale ne doit pas être un tabou", affirme-t-il. Sur l'écologie, l'ancien militant d'EELV considère que "les choses avancent mais on ne le voit pas assez".