Après les propos de Darmanin, la Ligue des droits de l'homme récolte 30.000 euros en 24 heures

Une observatrice de la Ligue des droits de l'homme à Nancy le 6 avril 2023. - JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP
"Ça mérite d'être regardé dans le cadre des actions qu'ils ont pu mener". Mercredi, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'en est pris à la Ligue des droits de l'Homme (LDH), en laissant entendre que les subventions qui lui étaient versées par l'État pourraient être revues. Des propos qui ont suscité la polémique et entraîné un mouvement de soutien massif pour cette association fondée en 1898.
En effet, 30.000 euros de dons ont été reçus en l'espace de 24 heures après les propos du ministre par l'association, qui a parallèlement gagné 675 nouveaux adhérents, a confirmé un représentant de la LDH à Libération.
"C'est une source de grande satisfaction"
Invité de BFMTV vendredi soir, Patrick Baudouin, président de la Ligue des droits de l'homme, avait déjà salué cette vague de soutien.
"La masse de réactions en faveur, de soutien à la Ligue des droits de l'homme depuis trois jours, c'est une source de grande satisfaction. C'est la preuve que la Ligue est indispensable dans notre paysage démocratique", a-t-il déclaré.
Un constat qui ne vient cependant pas balayer l'inquiétude qu'a suscitée les propos du ministre de l'Intérieur. "C'est quand même un propos très très inédit. Je rappelle que la Ligue des droits de l'homme a 125 ans d'existence, qu'elle a été créée pour lutter contre toutes les injustices".
Puis de poursuivre: "la seule période où la Ligue a été contestée et empêchée de fonctionner, c'est la période de Vichy".
Un démenti demandé
Toujours sur notre antenne, Patrick Baudouin a tenu à préciser un point important concernant les propos de Gérald Darmanin. "L'État voudrait contrôler nos actions, alors que nous sommes une association de la société civile, qui est un contre-pouvoir", s'est-il inquiété.
Avant de conclure: "nous sommes dans un moment d'escalade. Et on l'a vu, d'escalade de violences des deux côtés. Il faut qu'on cesse cet engrenage de la violence, et pour cela, il faut que le gouvernement apporte un démenti, ou qu'il revienne sur les propos de monsieur Darmanin".